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LES DEUX AIGLES, LA TORTUE, ETC.

de se voir ainsi exposée avec sa famille sur le bord de l’eau, et qu’elle appréhendait qu’au temps de la pleine lune, où la mer, en fureur, franchissait ses limites et balayait tout ce qui se trouvait à sa rencontre, leurs petits ne fussent aussi enlevés par cet élément sans pitié. Elle conseilla donc à son mari de choisir un autre domicile plus sûr, et de s’y transporter avec leur famille.

Le titiba mâle rit de la crainte de sa femelle et se moqua d’elle : Qu’y a-t-il de commun, dit-il, entre la mer et nous ? Et quels motifs pourraient engager ce puissant élément à s’emparer d’un aussi petit objet que le sont nos petits ? Notre domicile se trouve établi ici, et il y restera malgré tes vaines alarmes. Quant à moi, ajouta-t-il, bien loin d’avoir quelque inquiétude à ce sujet, je me vois au contraire à l’abri de tout danger en vivant dans la proximité d’un si puissant voisin et sous sa protection. Écoute ce que peuvent gagner les faibles en vivant auprès des puissans :

Les deux Aigles, la Tortue et le Renard.

Dans les désert Imala-Sarassy vivait une