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L’OISEAU TITIBA ET LA MER.

Le discours du renard fit sur le lion toute l’impression qu’il en attendait, et ce dernier ne pouvant plus supporter les angoisses de la faim cruelle qui le dévorait, se jeta sur le chameau, le tua et se rassasia abondamment de sa chair. Après que le lion en eut dévoré une partie, le renard, le chien sauvage et le corbeau se régalèrent du reste pendant plusieurs jours.

C’est ainsi, ajouta Damanaca en terminant son récit, qu’il nous faut perdre le taureau notre rival, à l’aide de la ruse et du secours d’autrui. Les exemples suivans te démontreront que par ces deux moyens on vient à bout de toute sorte d’entreprise.

L’Oiseau Titiba et la Mer.

Un oiseau titiba avait établi son nid sur le bord de la mer, et là vivait tranquille avec sa compagne. Ces deux oiseaux se virent longtemps sans postérité ; mais à la fin ils obtinrent de la faveur des Dieux ce qu’ils désiraient avec tant d’ardeur. Aussitôt que leurs petits furent éclos, la femelle titiba, s’adressant à son mâle, lui dit qu’elle éprouvait les plus vives alarmes