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LA PROSTITUÉE,

La Prostituée, l’Amant et la Mére.

Dans la ville de Rettna-Poury vivait une prostituée du nom de Harou-Sany. Un jeune homme riche et de belle figure ayant fait connaissance avec elle, ils conçurent l’un pour l’autre une passion mutuelle si vive, qu’ils ne se quittaient plus. Le jeune homme, dans la violence de sa passion, livra à sa maîtresse tout ce qu’il possédait d’argent et de joyaux. La mère d’Harou-Sany ne tarda pas à s’apercevoir que sa fille avait réussi à dépouiller son amant de toutes ses richesses et que ce dernier n’apportait plus rien à la maison. Elle fit des reproches à sa fille de ce qu’elle continuait à le recevoir, lui rappelant que le métier de prostituée était de faire des dupes, et de n’accorder ses faveurs qu’à ceux qui les payaient : Maintenant, disait-elle, que votre amant est réduit à la misère, il faut l’abandonner et vous en attacher quelque autre qui soit en état de vous apporter de nouvelles richesses. Souvenez-vous, ajouta-t-elle, de cette ancienne maxime :