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LE LION, LES ANIMAUX

avant de mourir, j’ai à t’apprendre une nouvelle si fâcheuse que je n’ose te l’annoncer.

Le lion, rempli de trouble et d’étonnement, en entendant les dernières paroles du jackal, lui dit de s’expliquer et de parler sans déguisement. Eh bien, répliqua le jackal, puisque tu l’ordonnes, je vais t’avertir du danger qui te menace. À peu de distance du lieu de ta demeure se trouve un autre lion qui cherche l’occasion de te supplanter et de te détruire ; et afin de mieux cacher son dessein, il vit retiré et inconnu au fond d’un puits, d’où il n’attend qu’une occasion favorable pour tomber sur toi à l’improviste, te tuer et régner ensuite à ta place dans cette forêt.

Le lion, en apprenant cette nouvelle inattendue, entra aussitôt dans un violent transport de colère. C’est aujourd’hui, s’écria-t-il, que je reconnais la vérité de cette ancienne maxime :

Sloca.

« Le supplice des savans, c’est l’affront ; le supplice des rois, l’ignorance ; le supplice des femmes, un mari infidèle ; et le supplice des puissans, c’est d’avoir des rivaux. »

Montre-moi sur l’heure, ajouta-t-il, l’endroit