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ET LE JACKAL.

quelque voie d’accommodement, ou du moins pour diminuer l’acharnement qu’il mettait à les poursuivre, et pour savoir de lui à quelles conditions il voulait consentir à les laisser vivre en paix.

Le jackal partit sans délai, et s’étant présenté devant le lion : Pourquoi cherches-tu donc à détruire inutilement nos espèces ? lui dit-il. Du train dont tu vas, il ne restera bientôt plus un seul animal dans cette vaste forêt, et tu finiras toi-même par mourir de faim. Consens à vivre en bonne intelligence avec nous, nous nous engageons de notre côté à pourvoir abondamment à tous tes besoins, et à te nourrir sans rien faire.

Comment cela ? répondit d’un air fier le lion, étonné du langage que venait de lui tenir le jackal.

Oui, reprit le jackal, si tu veux nous laisser vivre tranquilles, nous te promettons de t’amener tous les jours un animal pour assouvir ta faim.

Le lion accepta ces conditions, et les animaux de leur côté furent exacts à remplir leurs engagemens, et ne manquèrent pas de lui amener chaque jour un animal pour être dévoré. Chaque espèce en fournissait un à son tour, et