Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
ET LE SERPENT.

Un des suivans du roi qui avait aperçu ce qui venait de se passer, en avertit son maître dès qu’il fut éveillé. Celui-ci appela aussitôt ses gens et ordonna qu’on creusât la terre à l’endroit où son collier d’or avait été introduit par le corbeau. Pendant qu’on exécutait ses ordres, le serpent, qui était caché dans le trou, se sentant pressé, sortit en fureur et fit mine de s’élancer sur ceux qui troublaient son repos ; mais les personnes qui étaient à l’entour se tinrent sur leurs gardes, firent pleuvoir sur lui une grêle de pierres et l’écrasèrent ; puis, continuant de creuser la terre, ils recouvrèrent le collier d’or du roi.

Après que le corbeau eut ainsi assouvi sa haine en causant par ruse la mort de son ennemi, il vécut tranquille et heureux sur son arbre, au sein de sa famille.

C’est ainsi, ajouta Damanaca après avoir fini son récit, qu’on se défait par la ruse de ceux dont on ne peut se défaire par la force.

Sloca.

« Ce n’est pas dans le corps que réside la force, c’est dans l’esprit, et celui-là est le plus fort qui est le plus rusé. »