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de Mongous sont les Kalkas : leurs États sont immédiatement à l'orient des Eluths : leur pays s'étend de l'orient à l'occident, depuis le mont Altaï jusqu'à la province de Solon, et du nord au sud depuis le 50e et le 51e degré, jusqu'à l'extrémité méridionale du grand désert appelé Chamo qui était censé être à eux, parce qu'en effet il y avait plusieurs de leurs gens qui y campaient particulièrement durant l'hiver qu'ils ont moins besoin d'eau : elle est rare dans ce désert : on y trouve quelques puits qu'on a creusés exprès, mais d'ordinaire l'eau en est mauvaise. Ce désert tourne autour de la Chine. Il est plus affreux et plus étendu du nord au sud vers l'occident, que vers l'orient. Je l'ai passé quatre fois presque toujours en des endroits différents, et j'en ai parcouru la plus grande partie. Il n'a guère plus de 100 lieues à son extrémité orientale, depuis les montagnes qui sont au-delà de la grande muraille ; je n'y comprends pas les montagnes qui sont immédiatement au nord de la grande muraille, qu'on ne peut pas regarder comme une partie du désert, bien qu'elles ne soient guère habitées, car le terroir en est bon, il est rempli de bons pâturages, de bois, de fontaines et de petites rivières qui fournissent de bonnes eaux et en abondance. Je n'y comprends pas non plus le pays qui est au-delà de la rivière de Kerlon où il y a pareillement de bons pâturages, et des eaux en assez grande abondance, quoiqu'il n'y ait, surtout à présent, que très peu d'habitants du côté de l'occident. Le désert est beaucoup plus étendu du nord au sud, et a plus de 100 lieues de profondeur ; il est en quelques endroits dénué de toutes choses, sans arbres, sans pâturages, et sans eau, si l'on en excepte quelques étangs et quelques marais, où les pluies se ramassent, et d'assez méchants puits qui sont encore fort rares. Les Kalkas étaient principalement établis le long des rivières de Selengué, d'Orkon ou Orhon de Toula et de Kerlon parce qu'en ces endroits là se trouvent d'excellents pâturages, et des eaux en abondance. C'est là que s'étaient retirés ces Kalkas, lorsqu'ils furent chassés de la Chine par Hong vou, fondateur de la dynastie de Tai ming : leurs princes descendent pareillement de Zinghiskan ou de ses frères. Au commencement il n'y avait parmi eux qu'un prince qui portât le titre de roi ou de han, encore payait-il tribut, aussi bien que tous les autres Kalkas, à celui des princes mongous, qui descendait par la branche aînée de l'empereur Coublaï, petit fils Zinghiskan nommé Tchahar han, dont je perlerai plus bas : mais ces Kalkas s'étant fort multipliés, et les princes descendants de ce Coublaï, qui ne portaient que le nom de taiki étant en grand nombre, ceux qui se trouvèrent les plus puissants, se rendirent peu a peu indépendants les uns des autres, et de leur roi même, auquel ils ne rendaient plus qu'un léger hommage. On assure qu'avant leur destruction, qui est assez récente, il y avait environ six cent mille familles de ces Kalkas, qui étaient divisées en sept étendards, lesquels avaient chacun leur chef, et sous eux plusieurs centaines de taikis.