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entre 42 et 43 degrés de latitude. On est donc surpris de voir ces villes entre 39 et 40 dans certaines cartes, dont on fait cas sans les examiner. Il est vrai que l'astronome, nommé communément Alfragan, parce qu'il avait pris naissance dans le pays de Fergâne, faisant une énumération des villes et contrées suivant les climats, s'est dépêché de faire mention de sa patrie, en la nommant dès le quatrième climat, qui est terminé par le trente-neuvième degré ; mais c'est une circonstance que Golius lui-même, c'est-à-dire, le traducteur d'Alfragan, ne peut lui passer, et sur laquelle il n'hésite point de donner la préférence aux déterminations précises et concordantes de tous les autres astronomes à l'égard de deux villes différentes, savoir, Aksikat et Andugan. Le lecteur studieux consultera la remarque de cet habile et judicieux interprète et commentateur. Il y aurait bien d'autres circonstances à relever, si l'on se proposait de faire voir en détail, dans quelle confusion d'Anville a trouvé la géographie de ce pays-là. Reste à dire quelque chose du pays de Karassim. M. d'Anville a jugé ne pouvoir mieux établir la position d'Urgenz, que par la différence de longitude marquée dans les tables de Nassir eddin et d'Ouloug beg, entre Ester abad, qui est à l'angle du sud-est de la mer Caspienne, et cette ville d'Urgenz. Il a trouvé plus de rapport de ce côté-là, que de celui de Samarcande. Les circonstances nouvelles et inconnues dans les géographes de plusieurs siècles, sur les deux bras du Gihon, et les changements arrivés dans le cours de ce fleuve et de plusieurs autres, sont tirés de l'histoire des Tartars du Sultan de Karasim Aboulgasi Bayadur khan, et de quelques informations particulières. On remarquera deux situations différentes de la ville de Kaht, l'une qui se rapporte aux géographes ordinaires, et l'autre qui paraît établie différemment dans le détail de l'histoire susdite d'Aboulgasi. La distance d'Urgenz à la mer Caspienne est indiquée par plusieurs endroits ; cela a contribué à établir le rivage oriental de cette mer d'une manière fort différente de la carte envoyée par le czar. La partie du nord et du nord-est de cette mer, a dû pareillement être retouchée ; on la trouvera conforme au détail de la navigation de Jenkinson. Ces circonstances suffisent pour donner une idée succinte du travail par lequel M. d'Anville a cru satisfaire au désir des Pères jésuites de la Chine, où l'on est moins à portée qu'ici, d'approfondir la connaissance en détail de ce pays-là. Quoique le Thibet soit une des moins illustres parties de l'Asie, il n'a pas laissé d'être connu depuis fort longtemps. Marc Paul, Vénitien, qui écrivait au treizième siècle, et qui se trouva à la suite des Tartares connus à la Chine sous le nom de Yuen tchao, parle assez clairement du chef de ces religieux tartares, nommés lamas, et des prodiges qu'ils faisaient par la force des enchantements et de la magie, ce qui attirait