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J'ai vu le compliment du roi ; je le sais ; que la cour à qui il appartient le sache ; les termes de ce placet ne sont pas convenables ; on y manque au respect ; j'ordonne qu'on examine, qu'on délibère, et qu'on m'avertisse. Sur cet ordre le Li pou, ou la cour des rits, condamna Li tun à une amende de dix mille onces chinoises d'argent, et à être privé durant trois ans des récompenses qui lui sont assignées pour le tribut annuel qu'il paye. Il envoie tous les ans un ambassadeur pour prendre le calendrier chinois, qui se distribue le premier jour de la dixième lune, pour l'année suivante. Il faut maintenant donner quelque connaissance des peuples de la Corée ; ils sont d'ordinaire bien faits, d'un naturel doux et traitable ; ils aiment les sciences, et savent les lettres chinoises ; ils sont adonnés à la musique et à la danse. Il sort de plus grands hommes des provinces du nord que de celles du midi. Les peuples du nord ont de l'inclination pour les armes, et deviennent d'excellents soldats. Ils portent assez ordinairement des bonnets de fourrure, et des habits de brocard. Les femmes portent des bordures ou du galon sur la jupe et sur le jupon. Les gens de qualité ont accoutumé de se vêtir de soie violette. On y connaît les gens de lettres par deux plumes qu'ils portent au bonnet. Après que Ki tse eut publié son code, composé simplement de huit lois, les mœurs des Coréens devinrent si bien réglées, que le vol et l'adultère étaient parmi eux des crimes inconnus ; de sorte qu'il n'était pas nécessaire de fermer les portes des maisons pendant la nuit. Quoique les révolutions fatales à tous les États, aient un peu altéré cette première innocence, ils en conservent encore assez pour servir de modèle aux autres nations. Dans les assemblées publiques ils sont vêtus d'habits de brocard, avec des ornements d'or ou d'argent. On voit parmi eux quantité de filles vagabondes. Il se fait souvent des assemblées de garçons et de filles, et ils se marient ensemble selon qu'ils s'agréent mutuellement, sans se faire des présents de noces, et sans aucune cérémonie. Ils n'enterrent les morts que trois ans après leur décès. Ils portent le deuil de leurs pères et mères durant trois ans, et de leurs frères pendant trois mois. Apres avoir enterré les morts, ils mettent aux côtés du tombeau les habits, les chars, les chevaux, et généralement tout ce qu'ils ont aimé durant la vie, et les abandonnent au pillage de ceux qui ont assisté aux funérailles. Ils sont naturellement superstitieux, et ont horreur de tuer tout ce qui a vie. Ils suivent la Loi de Fo. Ils sont sobres dans le boire et le manger. Ils se servent dans leurs repas de plats et d'assiettes. Les mandarins affectent dans leur air beaucoup de gravité. Leurs maisons sont couvertes de paille ; ils n'ont point de lits. Ils font du vin avec du paniz ; ils nourrissent peu de vers à soie, et ils se servent pour l'ordinaire de toile de chanvre. Ils ne prennent point de médecines. Les appointements de mandarin se payent en riz. On distribue