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un homme efféminé. Aussitôt qu'il fut arrivé à Toui ma tao, le gouverneur, nommé Y tchi, qui avait épousé la fille de Hing tchang, et qui connaissait le faible de l'ambassadeur, fit chercher deux ou trois belles filles qu'il envoyait tour à tour dans sa tente. Celui-ci les trouva à son gré ; ayant su ensuite que la femme du gouverneur était d'une beauté rare, il eut l'effronterie de la demander à son mari, qui ne put retenir son indignation.

Il arriva dans cette conjoncture qu'un gentilhomme japonais, nommé Long, fils de la sœur de Sie tcheou tse, disputa le pas dans la rue à Li tsong tching ; celui-ci se mit en devoir de le tuer ; mais Long ayant fait signe aux Japonais de sa suite, Li tsong tching n'eut que le temps de prévenir par une prompte fuite la mort qu'il ne pouvait guère éviter autrement ; il abandonna jusqu'au sceau de l'ambassade. Il s'égara pendant la nuit, et de désespoir il se pendit à un arbre ; mais ceux qui le suivaient, le secoururent à temps. Il se sauva à King tcheou, où on lui fit son procès par ordre de l'empereur, qui avait été informé de sa mauvaise conduite, et qui mit en sa place Yang fang heng. Ping sieou kii jeûna et prit le bain durant trois jours ; puis il sortit de la ville pour aller au-devant des patentes de l'empereur ; il se prosterna jusqu'à quinze fois à terre, et fut créé roi avec les formalités ordinaires. Le roi de Corée avait dessein de l'envoyer féliciter par le seigneur et prince de Kouang hai ; mais de l'avis de Li tchin son favori, il se contenta d'envoyer le lieutenant d'un gouverneur de ville du second ordre, avec un présent de simples pièces de soie. Ping sieou kii fut piqué de ce mépris : — Ton maître, dit-il à l'ambassadeur, ne se souvient-il plus que j'ai conquis son royaume, et que je ne le lui ai rendu qu'en considération de l'empereur ? Pour qui me prend-il, quand il m'envoie un pareil présent, et par un officier de ta force ? L'affront retombe-t-il sur moi, ou sur l'empereur ? Puisqu'il en agit ainsi, je laisserai encore des troupes dans la Corée, sous la conduite de Che man tse, jusqu'à ce que l'empereur ait puni le roi ton maître. Le jour suivant il prépara des présents magnifiques pour payer le tribut, et il les accompagna de deux placets, l'un, par lequel il remerciait l'empereur, et l'autre, où il demandait justice du roi de Corée. La vingt-cinquième année de Van lie, Tsing tching vint en Corée avec une flotte de deux cents vaisseaux japonais. La guerre recommença aussitôt. Ma kouei fut fait généralissime des troupes chinoises. Dans la sixième lune il vint plusieurs barques et bon nombre de vaisseaux à la Corée. Chin vi kin, qui était l'espion des Japonais, fut pris. Dans la huitième lune Tsing tching assiégea Nan yuen fou ; Yan yuen y commandait ; il s'enfuit nus pieds à la première approche. Tsuen tcheou, qui n’est éloignée que de cent lys de Nan yuen, fut investie et prise par les Japonais, et déjà ils pressaient fort la province de Tçuen lo. La cour de la Corée est au centre de l'État ; du côté de l'orient elle a Niao ling et Tchong tcheou ; elle a du côté de l'occident Nan