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corps, et tua plusieurs Japonais ; mais ayant été renversé avec un croc, il fut haché en pièces par les Japonais. Li ju pé et Li ning environnèrent Li ju song, et se battirent longtemps avec une valeur extraordinaire. Enfin Li ju hoei perça d'un coup de flèche le Japonais à cuirasse d'or, et le renversa par terre. En même temps Yang yuen vint au secours, et ayant enfoncé les Japonais, il les mit en fuite ; mais les plus braves de l'armée chinoise périrent dans ce combat, et il ne s'en sauva aucun de ceux qui avaient passé le pont. Il était tombé beaucoup de pluie, et les environs de la ville étaient pleins de fondrières, ce qui joint aux glaces qui se fondaient, remplissait la campagne de tant de boue, que la cavalerie chinoise ne pouvait y faire ses évolutions. Les Japonais, au contraire, étaient portés avantageusement ; ils avaient devant eux une rivière, et une montagne à dos ; leurs camps communiquaient les uns aux autres. Ils avaient dressé de hautes machines dans la ville, pleines de meurtrières, garnies de mousqueterie ; tous ceux qui paraissaient en dehors étaient tués infailliblement. Ainsi l'armée chinoise fut obligée de retourner sur ses pas, et de se retirer à Kai tching. Vers la troisième lune les espions rapportèrent que dans la ville royale il se trouvait deux cent mille Japonais, et qu'il courait un bruit que Tai ko, leur roi, venait les commander en personne ; qu'ils avaient d'ailleurs du blé en abondance. Les Chinois furent assez heureux pour y mettre le feu. Les Japonais se voyant à la veille de manquer tout à fait de vivres, recommencèrent à traiter de la paix par le canal de Chin vi king, qui leur persuada de rendre la capitale ; c'est ce qu'ils exécutèrent le 18 de la quatrième lune. Li ju song y entra, et y trouva encore plus de quarante mille septiers de riz, et des fourrages à proportion. Les Japonais envoyèrent Siao si sei avec Chin vi king en ambassade à la Chine pour se soumettre ; ils ne laissèrent pas d'attaquer Hien ngan et Tsin tcheou ; ils pressaient fort la province de Tçuen lo, où l'on ne peut guère entrer que par la ville de Nan yuen fou. La septième lune les Japonais passèrent du port de Feou chan à Si simpou ; ils rendirent les enfants du roi de Corée, et ses principaux officiers. La vingt deuxième année de Van lie, le roi de Corée supplia l'empereur d'agréer le tribut que lui offraient les Japonais, et de créer Ping sieou kü roi du Japon, comme il le souhaitait. On convint pour cela de trois articles. 1° Qu'ils livreraient toutes les places qu'ils occupaient dans la Corée. 2° Qu'après avoir créé roi Tai ko, il n'enverrait point d'ambassadeur à la Chine. 3° Qu'ils jureraient de ne plus faire aucune entreprise sur la Corée. Li tsong tching, marquis de Lin hoai, fut envoyé au Japon pour y créer Tai ko roi. Il n'y arriva qu'au commencement de la vingt-quatrième année de Van lie. Chin vi king passa le premier la mer avec Hing tchang pour lui offrir des présents. Il épousa une fille d'Arima, et s'accorda avec les Japonais. Li tsong tching était