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habiles, dirent aux Chinois qu'ils n'avaient garde de s'attaquer à eux ; mais leur dessein était de gagner du temps. Che sing, premier président du Tribunal de la milice, fut d'avis de différer les actes d'hostilité, jusqu'à ce qu'on eût sondé leurs sentiments. Cependant Ping sieou kij s'était rendu à l'île de Toüi ma tao, et il faisait répandre le bruit qu'il venait au secours des siens. Il se fortifia dans la cour de Corée, et distribua Hing tchang et ses autres officiers dans les postes importants, pour les préserver de toute insulte. Ce fut en ce temps-là que Ping sieou kij déposséda le roi de Chan tching et qu'il prit le titre de Taï ko vang, ou roi Taï ko. Chin vi king qui était chargé d'aller sonder les Japonais, arriva à Pinjam ; Hing tchang le reçut avec des honneurs extraordinaires, et ayant fléchi les genoux : — La céleste dynastie, dit-il, c'est-à-dire, la dynastie régnante, a suspendu la marche de ses armées ; nous ne ferons pas ici un long séjour, et dans peu de temps nous retournerons au Japon ; nous prendrons le fleuve Ta tong kiang pour borne de nos conquêtes, et nous céderons aux Coréens tout ce qui est à l'occident de Pinjam. Cependant dans la douzième lune Li ju song fut fait généralissime ; il traversa le Leao tong avec une armée de soixante-dix mille hommes. Il passa le mont Fong hoang chan avec une peine extrême. Tous les chevaux, en suèrent du sang. Lorsqu'il arriva sur les bords du fleuve Ya lou kiang, et qu'on découvrit les montagnes de Corée : — Voilà, dit Leou hoang tchang, inspecteur de l'armée, voilà le lieu où il dépend de notre valeur, de nous acquérir des seigneuries héréditaires. La 21e année de Van lie, dans la première lune, Chin vi king avait pris les devants, et s'était efforcé de tromper Hing tchang, en lui persuadant que les Chinois venaient apporter les patentes de roi à leur maître, et il fixa avec lui le 7 du mois, auquel le Titou, nommé Li, devait les lui remettre entre les mains. Le 4 l'armée arriva à la porte de Souning. Hing tchang envoya vingt officiers pour la recevoir. Li ju song ordonna à Li ning, brigadier, de s'en saisir et de les prendre vifs ; mais ils se défendirent avec tant de courage et de valeur, qu'on n'en put arrêter que trois. Hing tchang ayant demandé à Chin vi king ce que signifiait cette violence : — Il faut, lui répondit-il, qu'il y ait là un malentendu des interprètes. Hing tchang envoya, deux gens de confiance, savoir, Siao si fei, et Tchen cheou teng, avec Chin vi king, pour saluer de sa part Li ju song. Celui-ci les traita bien, et les renvoya. Le 6 l'armée arriva à la vue de Pinjam. Hing tchang était assis sur une tour, d'où il considérait les étendards brodés de dragons, et tout l'appareil de la cérémonie. Les Japonais bien vêtus étaient en haie pour recevoir Li ju song. Li ju song rangea ses troupes en bataille, et commença à les faire entrer dans la ville. Les officiers chinois firent paraître quelque défiance ; ce qui découvrit le stratagème aux Japonais, qui se mirent aussitôt sur la défensive.