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dans le Japon ; et réciproquement de cette île on voit le mont Kin chang 1 de la Corée. Il y avait toujours eu un commerce mutuel entre les deux nations, et elles s'alliaient par des mariages, Li fen régnait alors dans la Corée, et était entièrement livré à la débauche, il ne pensait pas même à se tenir sur ses gardes, tant il était occupé de son plaisir 2. Ping sieou kij songea à attaquer la Corée ; il chargea de cette commission deux de ses principaux chefs, savoir Hing tchang et Tsing tching, et leur donna à chacun une flotte nombreuse. Ils abordèrent à Feou chan, grosse bourgade ; ils passèrent secrètement Lin tsin, et s'étant partagés, ils emportèrent la ville de Fonté et plusieurs autres. Les Coréens qui goûtaient depuis longtemps les douceurs d'une paix profonde, et qui n'étaient nullement aguerris, prirent la fuite, et abandonnèrent les villes à la première approche des Japonais. Le roi même quitta sa cour à la hâte, et laissant les rênes du gouvernement entre les mains de Li hoei, son second fils, il se retira à Pinjam. Aussitôt après il se réfugia a Y tcheou, dans et Leao tong, et il supplia l'empereur de le recevoir au nombre de ses sujets, et de faire de ses États une province. Les Japonais passèrent le fleuve Ta tong kiang, et bloquèrent Pinjam. Ils s'étaient déjà emparés de la cour ; ils avaient renversé les sépulcres, pillé le trésor, et pris la mère, les enfants, et les officiers du roi. Les huit provinces étaient presque entièrement soumises, et les Japonais se préparaient à passer le fleuve Ya lou kiang, et à entrer dans le Leao tong. Le roi de Corée dépêchait courrier sur courrier à l'empereur, pour lui demander un prompt secours. Sue po fut envoyé de la part de l'empereur, et lui promit que le secours arriverait incessamment. Cependant les Japonais étaient déjà arrivés à Pinjam. Le roi de Corée ne se croyant pas en sûreté à Y tcheou, se retira à Ngai tcheou. Le brigadier Che ju marcha vers Pinjam ; mais comme il avait peu de connaissance du pays, et que les pluies étaient abondantes, il fut défait et tué dans un combat. Tsou tching hiun, lieutenant-général, vint à son secours avec trois mille hommes, et passa le fleuve Ya lou kiang ; ses troupes furent aussi taillées en pièces, et à peine put-il échapper lui-même. Song yng tchang fut envoyé en qualité de king lio 1, c'est-à-dire, de surintendant général ; les troupes chinoises venaient à la file au rendez-vous. Hing tchang et les autres commandants japonais, qui étaient des capitaines rusés et