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pour supplier qu'on donnât à la Corée le nom de Tchaossien avec les formalités ordinaires. Il parlait dans son placet en termes peu soumis. L'empereur demanda qui était l'auteur de ce placet ; et l'ambassadeur ayant répondu que c'était Tching tse, il renvoya les présents, et ordonna qu'on lui remit Tching tse. Tan obéit, et Tching tse fut exilé dans la province d'Yun nan. Tan se démit de ses États entre les mains de Fang yuen, son fils, avec l'agrément d'Yong lo, qui commença à régner l'an 1403 et qui lui accorda ce qu'il avait demandé inutilement à Hong vou.

Fang yuen ayant appris que Yong lo avait assigné de nouvelles terres aux garnisons du Leao tong pour les cultiver, envoya dix mille bœufs pour tribut. Il mourut sur ces entrefaites, et son fils Tao lui succéda. Il paya le tribut, qui consistait en des gerfauts, ou aigles de mer. L'empereur le refusa : — Les pierres précieuses, dit-il, et les animaux rares ne sont pas ce que j'aime ; je défends de m'en présenter dans la suite. Sous le règne de Kia tsing, Vang ki hiuen, ou plutôt Vang ki houan roi de Corée, envoya supplier l'empereur, de faire effacer du livre intitulé Tai ming hoei tien (c'est-à-dire, corps des us et coutumes des augustes Ming), l'article où il était porté que Tching kouei avait détrôné son légitime souverain, et usurpé sa couronne ; apportant pour raison qu'il ne l'avait fait qu'à la sollicitation du peuple, et poussé par les Grands du royaume. Sa demande lui fut accordée. La vingtième année du règne de Van lie, c'est-à-dire, l'an 1592 Ping sieou kij 1, chef des Japonais, envahit la Corée ; c'était un esclave d'un habitant de Samo. Il fut d'abord revendeur de poissons ; un jour qu'il s'était endormi sous un arbre, Sin tchang, chef des Japonais de Chan tching 2, dont il était kouan pé 3, rencontra Kij en allant à la chasse. Il eut dessein de le faire mourir, mais Kij plaida sa cause avec tant d'habileté, que le Kouan pé le prit à son service, le fit intendant de ses haras, et lui donna un nom qui signifiait en japonais, l'homme de dessous l'arbre. Ping sieou kij avança peu à peu sa fortune. Sin tchang lui donna des terres, et le fit son confident ; s'il eut suivi ses conseils, il se serait rendu en peu de temps le maître de plus de vingt petites provinces. Sin tchang fut assassiné par O ki tchi, son conseiller. Ping sieou kij se mît à la tête des troupes de Sin tchang pour venger sa mort. Il fit mourir O ki tchi, et succéda à Sin tchang dans la dignité de kouan pé : c'est le titre qu'on lui donna dans la suite. Il conquit par adresse et par force soixante-six petites provinces. Du mont Kin chang de la Corée, on voit l'île de Toui ma tao, qui est