Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/520

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui ne comprenait d'abord que ce qu'on appelle maintenant le Pe tche li, se rendit bientôt maître de la province de Leao tong, et poussant ensuite peu à peu ses conquêtes vers l'orient, assujettit enfin la Corée sous les ordres et la sage conduite de Tchen pen. Ce royaume résista longtemps aux efforts ambitieux du roi de Tsin, nommé Tsin vang, mais enfin il succomba sous sa puissance, comme les autres. Hi vang, roi de Yen et de Corée, fut défait, pris, et tué l'an 259 avant la naissance de J.-C. suivant l'histoire chinoise, et Tsin vang fut reconnu pour empereur de toute la Chine, sous le nom de Tsin chi hoang ti. Quand il se vit possesseur paisible de tout l'empire, il prit le dessein d'en resserrer les limites entre la grande muraille au septentrion, et l'océan au midi. Il marqua les limites de l'orient à la palissade de bois dont on a parlé, de sorte que tout ce qui se trouva au-delà, commença dès lors à n'être plus de l'empire, et la Corée fut regardée comme un royaume étranger ; mais cela ne dura pas. Le fils de Chi hoang ti, perdit dans trois ans toute cette grande monarchie ; la Chine fut divisée en vingt royaumes. Tsan tou fut fait roi de Yen, et Tien tchi roi de Corée, sous le nom de Kiao tong, de sorte qu'on pourrait le nommer le chef de la seconde famille des rois de Corée, si ces établissements eussent subsisté ; mais peu d'années après, tout fut renversé par les armes victorieuses de Lieou pang, fondateur de la famille impériale Han. Tsan tou fut défait comme les autres rois, et tout l'empire fut soumis à un seul maître. Lieou pang, paisible possesseur de la Chine, et connu sous le nom de Kao tsou, établit, comme avait fait Chi hoang ti, les limites du nord à la grande muraille, mais il resserra encore plus celle de l'orient, en prenant pour borne la rivière de Pe choui. Dès lors il resta une étendue de pays comme abandonnée entre les limites de la Chine et de la Corée. Peu après, un officier, nommé Ouei nian, qui descendait des anciens princes de Yen, rassembla ses amis et les soldats que l'empereur avait licenciés ; et dans le dessein de brusquer fortune, il entra dans ce pays, où il s'établit si bien par la force des armes, qu'il en jouit paisiblement en toute souveraineté. Il passa ensuite dans la Corée, qu'il soumit toute entière ; il prit le nom de roi, et plaça sa cour à Van hien. Ce royaume passa à ses descendants jusqu'au roi Yu kiou. Celui-ci résista avec succès aux armes de l'empereur Hiao ou hoang ti ; mais ensuite il fut trahi et tué par Ni hi tsan, gouverneur d'une ville de Corée, que les généraux subornèrent. La Corée fut réduite en province, et partagée en divers gouvernements ; mais ce partage ne dura que peu de temps. Dès que la famille impériale Han commença à se diviser, et à s'affaiblir par les guerres civiles, la Corée profitant de cette décadence, se donna un roi, lequel, pour avoir la paix avec l'empereur de la Chine, lui fit hommage, et