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La rivière d'Onon prend aussi sa source du mont Kentey à son nord-est, environ à une journée de distance du lieu où le Kerlon prend la sienne ; cette rivière d'Onon est celle que les Chinois appellent Helong kiang, et les Tartares Saghalien oula. Le mont Altaï est le plus célèbre de tous, et sépare le pays des Kalkas d'avec celui des Eluths ; ceux-ci avant la dernière guerre, occupaient tout le pays qui est au-delà de cette montagne, jusqu'aux Yusbeks, et une haute chaîne de montagnes, à l'occident desquelles campent ordinairement pendant l'été ces mêmes Kalmouks, qui sont aussi des Eluths ; on m'a pourtant dit qu'anciennement les Kalkas s'étendaient encore au-delà du mont Altaï, mais qu'ils en ont été chassés par les Eluths. Cette montagne est éloignée du lieu où nous étions d'environ un mois et demi de chemin, faisant les journées d'environ cinquante lys. C’est de cette montagne d'Altaï que prennent leur source les grandes rivières d'Oby, de Genissée, d'Irtis, et celles de Tum, de Hopdo, de Choulengha, qui sont plus que médiocres. Le mont Hangai est à l'orient d'Altaï, environ à vingt jours de chemin, ou à mille lys. Il séparait autrefois les États de Chasaktou han d'avec ceux de Touchetou ban. Entre les deux montagnes d'Altaï, et de Hangai, il y en a encore une moins considérable, nommée Cocoye, qui est environ à douze cents lys d'Altaï, et à peu près autant de Hangai. 3° Il y a aussi des lacs fameux dans ce pays-là. Les principaux sont le Paykal, qu'ils appellent Talai, c'est-à-dire, Mer. Il s'étend du sud-ouest au nord-est, et pour aller d'un bout à l'autre, il faut bien un mois de chemin, à ce que nous assura un Moscovite qui l'a fait en hiver sur la glace ; mais il n’est pas à beaucoup près si large, en sorte, m'ajouta-t-il, qu'on voit en quelques endroits ses bords, et que d'ordinaire on le peut traverser dans sa largeur en deux ou trois jours de chemin. Il est plein d'excellents poissons qui remontent les rivières, lesquelles se dégorgent dans ce lac ; nos gens en pêchèrent beaucoup dans celle de Toula, surtout des esturgeons. Il y a encore le lac nommé Ekaral nor, qui est à l'occident de Hangai, dans lequel se va dégorger la rivière de Hopdo, après avoir coulé le long de la montagne de Cocoye. De plus on y trouve le lac nommé Kirkir nor, qui est à l'orient de Hangai ; il est assez éloigné des rivières nommées Conguei et Chapkam, qui prennent leur source dans le mont Hangai, et qui, après s'être jointes, entrent dans le lac Kirkir. Le Kirkir n'a pas plus de 150 ou 160 lys de circuit. Le lac Ekaral en a bien trois cents. Ils nous dirent encore qu'il y avait trois petites rivières qui prennent leur source dans le mont Kentey. Les Moscovites les avaient passées pour venir au lieu où nous étions campés. Ils passèrent le Chura après trois jours de marche, c'est-à-dire, à cent quarante ou cent cinquante lys du bourg de Selengha, et un demi-jour après, ils passèrent le Haras. Ces petites rivières sont guéables partout. Ils nous dirent encore que l'on pouvait aller commodément de Selengha à Niptchou à cheval, sans aucune charge ; mais qu'il en fallait le double, si les chevaux étaient chargés.