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de Toula, qui en cet endroit se partage encore en plusieurs bras, mais peu éloignés les uns des autres ; elle y est aussi bordée d'arbres. Nous trouvâmes en chemin plusieurs ruisseaux qui vont se jeter dans la rivière de Toula, et nous côtoyâmes près de trente lys durant une haute montagne, nommée Han alin, toute couverte d'une grande forêt de pins et de sapins. Beaucoup de ces pins portent des pignons. L'on nous dit que la forêt était pleine d'ours, de sangliers, et de cerfs ; nous campâmes dans la vallée qui est au pied de cette montagne, sur les bords de la rivière de Toula. Nous estimâmes la hauteur du pôle à 48 degrés. Le 6 qui était le premier jour de la septième lune chinoise, nous fîmes 48 lys, mais il n'en faut compter que quarante-cinq au nord-nord-ouest, parce que nous fîmes quelques détours dans les montagnes pour éviter les mauvais chemins. Nous laissâmes la rivière de Toula au sud, parce que là elle coule droit à l'ouest, et au sud-ouest, et nous marchâmes presque toujours dans des montagnes, qui sont couvertes la plupart de beaux bois de pins, ou dans les vallées que forment ces montagnes. La plus agréable de ces vallées, est celle au fond de laquelle nous vînmes camper, sur le bord d'un ruisseau dont elle est arrosée ; cette vallée qui n'a que trois ou quatre lys de largeur à son ouverture, va toujours se rétrécissant ; elle est pleine de très bons pâturages, elle a des arbres en plusieurs endroits sur le bord du ruisseau, et les montagnes qui sont des deux côtés, aussi bien que celles qui la terminent au nord, sont toutes couvertes de grands bois de pins, ce qui fait une fort agréable perspective. Il faut qu'il y ait dans ces forêts grande quantité de sangliers, car toute la vallée était pleine de leurs traces, et on y voyait une infinité de petites fosses, qu'ils font en terre en la fouissant pour y chercher des racines ; on y trouvait aussi des fraises dans les bois, qui sont toutes semblables à celles d'Europe. La hauteur du pôle fut de 48 degrés 14 minutes. Le 7 nous fîmes 51 lys, mais parce que nous fîmes quelques tours dans les montagnes, il n'en faut compter que quarante-huit au nord-ouest. Après avoir achevé de parcourir la vallée dans laquelle nous avions campé, en marchant droit au nord, nous tournâmes au nord-ouest un quart de nord, et nous grimpâmes une montagne qui ne paraissait pas fort haute du côté qu'on la montait, mais qui nous la parut bien plus en la descendant, quoiqu'elle fût toute couverte de pins ; comme ils sont fort élevés et sans branches, nous n'eûmes pas de peine à nous faire un passage. Nous n'étions arrêtés de temps en temps que par des arbres couchés de leur long en travers, qui étaient tombés d'eux-mêmes ; car comme ce pays est fort désert, et que les Kalkas, qui l'ont autrefois habité, ne bâtissent point de maisons, ce grand bois leur était peu utile. Après avoir descendu cette montagne, nous marchâmes quelque temps dans la vallée au nord-nord-ouest, ensuite nous prîmes au nord-ouest, et nous allâmes plus longtemps à ce rhumb, dans une autre vallée plus large, et dont les montagnes qui l'environnent, sont moins hautes et plus