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fraîche, ce qui fut d'un grand secours à tout notre équipage ; car il fit tout le jour une chaleur très brûlante. L'après-midi le vent du sud recommença à souffler comme les jours précédents. Il y avait aux environs de ce ruisseau de très bons pâturages. Ce lieu s'appelle Ebourhou holo cheri, et on nomme le ruisseau Semkout. Nous y trouvâmes la hauteur du pôle de quarante-sept degrés quinze minutes. Le 30 nous fîmes soixante-sept lys, à l'ouest, seize degrés environ vers le nord ; nous marchâmes toujours dans une plaine, dont le terrain était égal, mais de sable stérile, comme les jours précédents. Nous rejoignîmes la rivière de Kerlon, sur les bords de laquelle nous campâmes, après l'avoir repassée dans un lieu appelé Oulon erghi. Nous avions au nord-est de notre camp, environ à vingt lys de distance des montagnes assez hautes et assez longues, mais toutes couvertes de rochers ; elles sont fameuses dans le pays, tant parce que c'était là que commençaient les terres appartenantes à Tche tching han, qui y faisait sa demeure, que parce que le roi des Eluths y est souvent venu camper les années dernières avec son armée, pour faire des courses sur les Kalkas. Comme le temps fut couvert, on n'y prit point de hauteur méridienne. Le 31 nous fîmes trente-cinq lys au nord-nord-ouest dans la même plaine, et toujours côtoyant la rivière de Kerlon ; nous vînmes encore camper sur ses bords, en un lieu appelé Ekemour pourhasoutaï. Nous avions toujours à côté de nous les montagnes de Payen oulon ; mais nous étions plus près de l'entrée d'un grand détroit de montagnes qui s'étendent au nord jusqu'à la source du Kerlon, qu'on nous dit être éloignée de ce lieu de trois ou quatre cents lys au nord. Elle se forme là de plusieurs ruisseaux et sources d'eau, qui coulent des montagnes, et se joignant ensemble, forment cette rivière, dont l'eau fort claire, et assez rapide, paraissait plus grande que dans tous les autres endroits où nous l'avions vue au-dessus ; ce qui venait apparemment des pluies abondantes qui étaient tombées les jours précédents sur les montagnes. En effet nous vîmes beaucoup pleuvoir, et nous entendîmes plusieurs coups de tonnerre, sans que les nuées s'approchassent de nous dans la plaine. Les Kalkas du pays nous dirent pareillement, que la rivière de Saghalien oula, qu'ils appellent Onon, jusqu'au lieu où l'Argun y entre, prenait sa source dans les mêmes montagnes que le Kerlon, du côté du nord de ces montagnes, et un peu à l'est, environ à quatre cents lys de distance. On pêcha encore ce jour-là dans la rivière beaucoup de brochets, de carpes, et d'autres moindres poissons. La hauteur du pôle fut de quarante-sept degrés vingt-deux minutes ; mais cette hauteur n'est pas fort certaine, parce que le soleil ne paraissait que par intervalles, et qu'il faisait grand vent. Le premier jour d'août, qui était le vingt-cinquième de la sixième lune chinoise, nous fîmes soixante-cinq lys, tout compté, au nord-ouest. Nous allâmes d'abord au nord-ouest, un quart d'ouest ; et après avoir fait cinq ou six lys, nous entrâmes dans les montagnes, et nous fîmes encore quelques lys à ce rhumb. Nous marchâmes à l'ouest-nord-ouest, et