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près de là dans cette rivière. Cette prairie était toujours pleine de bons fourrages. La hauteur du pôle fut trouvée de quarante-huit degrés. Le lieu où nous campâmes s'appelle Kerlonni cantchoukou alin.

Le 21 nous fîmes soixante-huit lys, tout compté à l'ouest-sud-ouest un quart d'ouest vers le sud-ouest. Nous allâmes d'abord assez longtemps à ce rhumb, ensuite tournant autour de la prairie pour éviter les marais, après avoir passé le Kerlon, nous allâmes à l'ouest-sud-ouest, puis sur la fin nous marchâmes au sud-ouest, un peu moins longtemps que nous n'avions marché à l'ouest-sud-ouest. Nous côtoyâmes toujours la rivière de Kerlon, excepté les quinze ou vingt derniers lys que cette rivière fait un assez long détour au sud, pour aller passer une montagne qui est à son midi, et des collines qui sont au nord ; et comme après avoir passé ce détroit, elle retourne au nord, nous campâmes droit en passant une colline, et nous descendîmes dans la prairie pour aller camper sur ses bords, en un lieu appelé Pousing angha. 

Un taiki, chef d'un des dix étendards de ces Kalkas, nommé Seringtachi, était campé avec beaucoup de ses gens le long de la rivière, depuis ce détroit dont je viens de parler, jusqu'à huit ou dix lys du lieu où nous campâmes ; il paraissait y avoir un fort grand nombre de tentes. Beaucoup de ces Kalkas vinrent dans notre camp y faire leur commerce, et le taiki vint attendre nos tagin sur le chemin, où il leur fit un festin à sa manière. La hauteur du pôle fut de quarante-sept degrés cinquante-huit minutes. Le 22 nous partîmes fort tard à cause de la pluie, et nous ne fîmes que trente-cinq lys à l'ouest un quart sud-ouest ; nous marchâmes toujours en côtoyant le Kerlon à vue, sur la fin nous quittâmes la prairie, pour passer quelques collines, et éviter les lieux marécageux qui sont dans la prairie. Après avoir passé ces collines, nous descendîmes dans la prairie, où nous la traversâmes toute entière, puis nous passâmes la rivière, pour aller camper sur une éminence qui est de l'autre côté, au pied de quelques montagnes. Le lieu où nous campâmes s'appelle Pouyrlouk alin. Il n'y eut point de hauteur méridienne ; le temps était couvert et pluvieux. Le 23 nous fîmes soixante-seize lys tout compté à l'ouest quinze degrés vers le sud environ, car les trente-cinq premiers lys nous ne prîmes que demi-quart de sud-ouest. Nous côtoyâmes presque toujours des montagnes et des collines du côté du sud, et le Kerlon du côté du nord. Nous vînmes camper dans la prairie à quatre ou cinq lys de la rivière, mais proche d'une petite mare d'eau fort fraîche. Ce lieu s'appelle Payrouk alinni hara oussou. Nous y trouvâmes la hauteur méridienne de soixante-deux degrés quinze minutes, qui donnent quarante-sept degrés quarante-neuf minutes de hauteur du pôle. Le 24 nous fîmes soixante-huit lys ; les trente-trois premiers à l'ouest-sud-ouest, et le reste