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que quelques collines vers le sud, et le sud-ouest. Le terrain était stérile jusqu'aux derniers lys qu'il commençait à être meilleur ; nous marchâmes toujours au sud du Kerlon, dont nous nous étions éloignés d'abord fort loin, car il venait de l'ouest-nord-ouest, et nous allions au sud-ouest ; ce fut après avoir fait environ quarante lys, que nous nous en approchâmes, et nous fûmes le reste du chemin en le côtoyant presque toujours à vue ; nous vînmes camper sur ses bords dans la prairie, en un lieu appelé Kerlonni sira tchibautai. Nous ne pûmes y observer la hauteur méridienne, parce que le temps était couvert ; nous estimâmes la hauteur du pôle à 48 degrés 12 minutes. Le 18 nous fîmes 70 lys, presque droit à l'ouest ; il n'y eut qu'aux quinze derniers lys que nous prîmes un peu du nord, pour venir camper sur le bord du Kerlon ; nous le passâmes immédiatement avant que de camper ; nous l'avions côtoyé durant tout le chemin presqu'à vue, ayant toujours marché dans la prairie, excepté en deux endroits, où nous passâmes sur de petites hauteurs qui sont au sud de la prairie. Nous fûmes obligés de faire ces petits détours, pour éviter des lieux marécageux. Cette prairie est toujours fort belle, et pleine de bons pâturages ; nous laissâmes au sud plusieurs petites collines, qui empêchent le pays d'être tout à fait plat ; le terrain de ces collines et des hauteurs qui sont à côté de la prairie est fort sablonneux, et assez stérile. Il n'y croît que peu d'herbes, encore sont-elles fort courtes ; le lieu où nous campâmes s'appelle Tchilun Kartchaha, sur le bord du Kerlon. Nous ne pûmes observer la hauteur méridienne, le temps étant couvert. Le 19 nous fîmes soixante-dix lys à l'ouest, dans un pays encore plus plat que les jours précédents, et côtoyant toujours le Kerlon, sans nous en éloigner de plus de dix ou douze lys. La prairie est toujours belle, et pleine de bons pâturages. Au sud de la rivière on voyait de temps en temps quelques collines, et des hauteurs ; nous vînmes camper sur les bords du Kerlon, après l'avoir passé en un lieu appelé Touré nor. On pécha encore beaucoup de poissons, mais ce n'était que de petits poissons blancs, peu gras la plupart. Nous ne pûmes prendre la hauteur du pôle, parce que le temps était couvert. Le 20 nous fîmes soixante-cinq lys à l'ouest, et quatorze degrés inclinés vers le sud, toujours en côtoyant le Kerlon dans la plaine et dans la prairie qui l'environne. Après avoir fait dix-huit ou vingt lys, nous passâmes à côté des restes d'une ville, qui fut autrefois bâtie sur le bord septentrional du Kerlon, du temps des Yuen, elle était carrée, et avait vingt lys de circuit. On voit encore de grands pans de ses murailles de terre, et deux pyramides à demi ruinées. Cette ville s'appelait Para hotun, c'est-à-dire, la ville du tigre, parce que l'on prétend qu'on y entend le cri des tigres, et nous vînmes camper sur les bords du Kerlon, après avoir passé un petit ruisseau dont l'eau était fort claire, et qui allait se jeter