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nous trouvâmes qu'il allait toujours le même rhumb. Le lac n'a pas plus de quatre-vingt lys de longueur du sud-sud-ouest au nord-nord-est, et environ trente de largeur partout, excepté en quelques endroits, où quelques pointes de terre s'avancent dans le lac. Nous ne pûmes voir distinctement l'endroit par où la rivière, nommée Kalka pira se décharge dans ce lac. La hauteur du pôle était de 48 degrés 15 minutes. Le 3 nous fîmes trente lys, dans un pays presque semblable, mais un peu moins égal ; le terrain s'élevant et s'abaissant insensiblement en quelques endroits. Nous côtoyâmes toujours la rivière d'Ourson, qui courait à peu près le même rhumb, et nous vînmes camper sur les bords au midi d'un étang, formé par une fontaine, nommée Oulan poulac, d'où vient qu'on appelle ce lieu Ourson pira Oulan poulac. Il n'y a ni arbres, ni buissons, ainsi on n'y brûle que de la fiente d'animaux. Nous y trouvâmes la hauteur du pôle de 48 degrés 30 minutes. Comme c'était le lieu destiné pour y assembler les États des Kalkas, qui habitent le long du Kerlon, et aux environs des lacs Coulon, et Pouir, Tche tching han, et les autres principaux chefs de ces Kalkas, vinrent en cérémonie au-devant du tchi, c'est-à-dire, des ordres de l'empereur, et de nos tagin ; ils s'avancèrent jusqu'à cinq ou six lys du lieu marqué pour tenir les assemblées, et lorsqu'ils aperçurent les gens qui portaient ce tchi, ce qui était aisé à distinguer, car il y avait deux grands étendards, et un magnifique parasol qui l'accompagnaient, ainsi que j'ai dit ci-dessus, ils descendirent de cheval, se mirent à genoux lorsqu'il passa, et s'étant ensuite levés, ils allèrent demander des nouvelles de la santé de l'empereur, fléchissant encore les genoux devant les tagin, qui descendirent aussi de cheval, et demeurèrent debout ; après quoi ils se saluèrent réciproquement, remontèrent à cheval, et vinrent ensemble au lieu où nous étions déjà campés. Ces princes kalkas y avaient préparé deux grandes tentes, les plus belles qu'ils eussent, auprès desquelles on plaça le tchi de l'empereur. On alluma un hiang, c'est-à-dire, un bois odoriférant, qui leur sert comme l'encens en Europe. Tous les princes kalkas se prosternèrent, et battirent chacun trois fois de la tête contre terre, le visage tourné vers le tchi, pour marquer combien ils le révéraient ; ensuite deux mandarins du Tribunal des Mongous, le déployant et le tenant par les deux bouts, un troisième le lut à haute voix. Il était écrit en langue mongole, et portait, que c'était une coutume établie, de faire de trois ans en trois ans des assemblées générales, pour y terminer les différents, et décider les affaires en dernier ressort ; mais que la guerre qu'on avait eue avec le roi des Eluths, avait obligé de différer ces assemblées ; que cette guerre étant maintenant tout à fait terminée, Sa Majesté envoyait trois grands de sa cour pour tenir l'assemblée en son nom, et y régler les affaires ; qu'au reste comme à présent les Kalkas étaient tous réunis sous la domination de Sa Majesté, et qu'ils avaient été partagés en étendards et en niurous, de même que les autres Mongous, ils se devaient