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dont il est chef, ainsi il a la moitié moins de sujets. Il n'a point non plus de demeure fixe ; on nous dit qu'il campait ordinairement à soixante-dix ou quatre-vingt lys au nord-est du lieu où nous étions campés ; nous étions à peu près à la hauteur du mont Petcha, que les Mongous appellent Hamar tabahan ; et lui, il était à trois cents lys et plus à l'ouest de ce lieu. C'est à cette montagne que se termine le pays d'Onhiot du côté du nord-ouest. Il n'y a dans le pays que les rivières de Sibé et de Sirgha, qui le traversent par le milieu, avec quelques ruisseaux, comme le Perké. Le Leao ho, où se vont jeter ces deux rivières, passe aussi dans une partie des terres qui sont au sud-est, et le Sira mouren qui le sépare des États de Parin, le termine au nord. Le 13 nous fîmes cent-six lys ; à vingt lys environ nous vîmes plusieurs habitations des Mongous, en un lieu nommé Imatouhoutouk. Après avoir fait environ dix lys, nous entrâmes dans des montagnes, prenant beaucoup de l'ouest depuis le nord-nord-ouest jusqu'à l'ouest-nord-ouest, encore fîmes-nous une partie du chemin à deux différentes reprises droit à l'ouest ; nous prîmes des détours pour suivre les vallées, et pour éviter les montagnes et les sables, que nous eûmes presque toujours à l'orient, et que nous côtoyions ; c'est la queue du désert de Chamo. Nous ne pûmes pourtant éviter de marcher dans ces sables durant quelques lys ; mais c'était peu de chose en comparaison de ceux que nous voyions à l'est. Nous passâmes plusieurs plaines, où nous trouvâmes des tentes de Mongous, qui y labourent de bons morceaux de terre. Après avoir fait trente-cinq lys, nous nous arrêtâmes pour prendre la hauteur méridienne qui fut de 72 degrés ; ce qui donne 45 degrés 13 minutes de hauteur du pôle ; ensuite nous continuâmes notre route toujours dans les vallées et entre des montagnes, où tout est plein d'arbrisseaux et de broussailles, avec une infinité d'abricotiers sauvages. Nous ne passâmes que deux hauteurs qui fussent un peu considérables ; et quinze ou dix-huit lys avant que de camper, nous eûmes à essuyer des sables durant quatre ou cinq lys ; après quoi nous descendîmes dans une belle prairie, au milieu de laquelle coule la rivière Chira ou Sira. Elle prend sa source au mont Petcha, traverse le pays d'Onhiot de l'ouest à l'est, entre dans le pays d'Ohan, qui est limitrophe d'Onhiot à l'est, passe au lieu où demeure Tchang fou vang, qui est le principal prince du pays d'Ohan, et se joignant là à une autre rivière, elle va se jeter dans le Leao ho, qui est la plus considérable rivière que nous avions trouvé depuis Hi fong keou. Elle a environ vingt ou vingt-cinq pas de largeur dans les lieux les plus resserrés ; son cours est fort rapide de l'occident à l'orient ; ses eaux sont troubles, parce qu'elle entraîne beaucoup de sable avec elle. Nous fîmes environ dix ou douze lys dans cette prairie, et après avoir passé la rivière à gué, où elle n'avait que trois pieds environ de profondeur, nous campâmes sur ses bords, en un lieu nommé Courké kiamon, c'est-à-dire, les cinquante maisons ; c'est où commence le pays de Parin. J'estime que notre route, depuis que nous commençâmes à entrer dans les