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Le 10 nous séjournâmes, parce qu'il plut tout le jour, ainsi qu'il avait fait toute la nuit. Le 11 nous séjournâmes encore, pour donner le loisir de retrouver les chevaux qu'on avait perdus en grande quantité la nuit du jour précédent ; nous prîmes la hauteur méridienne qui était de soixante-dix degrés vingt-cinq minutes, qui donnent quarante-deux degrés quarante-trois minutes de hauteur du pôle. Le 12 nous fîmes 6 lys au nord dix-sept degrés vers l'est, environ la moitié dans la plaine où nous avions campé. Après quoi nous passâmes une petite hauteur, et nous entrâmes dans une autre plaine, qui est bornée par quelques montagnes au nord-ouest et à l'ouest. C'est un pays toujours plus découvert, sans bois ni broussailles ; nous vînmes camper proche d'une habitation de Mongous, qui consistait en une douzaine de tentes éparses dans deux ou trois endroits. Il n'y avait-là que quelques puits assez profonds ; il fallut se contenter de l'eau qu'ils nous fournirent ; ce lieu s'appelle Hotosin houtouk ; la hauteur du pôle y fut trouvée de quarante-deux degrés cinquante-huit minutes. Nous nous informâmes ce jour-là de quelques particularités du pays d'Onhiot, et nous apprîmes qu'il est divisé entre deux seigneurs. Le premier, qui est kiun vang, ou régulo du second ordre, possède la plus considérable partie du pays, soit pour l'étendue, soit pour la bonté des terres. Il confine avec l'endroit le plus septentrional des terres où l'empereur a coutume de chasser pendant l'automne, qu'on appelle Oulastai ; c'est un pays semé de bois et de montagnes. Ce régulo est chef d'un des quarante-neuf étendards des Mongous. L'étendard est composé de vingt niurous, ou compagnies, chacune de cent-cinquante hommes, ou chefs de famille. Ces Niurous, l'un portant l'autre, n'ont guère moins de six cents personnes, à ce qu'on m'assure, parce qu'il y a des familles nombreuses. Il n'a point de demeure fixe, mais il campe où bon lui semble, et ordinairement le long des rivières de Sirgha et de Sibé. La mère de ce régulo et son frère ont bâti chacun une maison de briques ; la première sur les bords de la rivière de Sirgha, à quarante lys environ du lieu où nous avons campé sur ses bords. La maison de l'autre est un peu au nord-est d'Oulastai. Il y a aussi quelques Mongous qui se sont bâtis des maisons de terre, et de bois, couvertes de paille ; mais on ne doit pas les compter, vu le grand nombre de ceux qui demeurent sous les tentes ; ils ne laissent pas la plupart de labourer la terre, qui est assez bonne en plusieurs endroits ; mais le climat est froid presque partout. Les petites rivières, et les ruisseaux du pays d'Onhiot, ont leur cours de l'ouest à l'est, et se vont rendre dans le Leao ho. L'autre partie du pays est possédée par un peilé ; c'est un prince du troisième ordre ; ses terres sont à l'est. C’est dans ce pays-là que nous marchâmes hier et aujourd'hui, et que nous marcherons encore demain ; ces terres ne sont pas si bonnes à beaucoup près que les autres ; elles sont plus sablonneuses, et moins fertiles. Il y a pourtant presque partout de bons fourrages. Ce peilé n'a que dix niurous dans l'étendard