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il n'y a cependant que peu de terres cultivées par quelques Mongous, qui ont leurs tentes le long des deux rivières, dont elles sont arrosées ; la plus méridionale s'appelle Sibé, elle est partout guéable, et n'a pas plus de dix pas de largeur ; elle coule vers l'est, aussi bien que toutes celles que nous avions trouvées dans le pays de Cortchin, et va se rendre avec elles dans la rivière de Leao, qui traverse la province de Leao tong, à laquelle elle donne son nom. Nous prîmes la hauteur du méridien au lieu où nous campâmes, sur les bords de la rivière de Sibé ; elle était de soixante-dix degrés trente-trois minutes ; ce qui donne quarante-deux degrés dix-huit minutes de hauteur du pôle. Sur les dix heures du matin il y eut un tremblement de terre dans le pays où nous marchions ; comme j'étais à cheval, je ne m'en aperçus pas, non plus que ceux qui m'accompagnaient ; mais plusieurs de nos gens qui étaient descendus de cheval pour se reposer, le sentirent, et assurèrent qu'il avait été considérable. Le 8 nous ne fîmes que 18 lys au nord ; nous campâmes proche d'une rivière, nommée Sirgha, plus large et plus profonde que celle de Sibé. Elle court de l'ouest à l'est aussi bien que celle-ci. Nos gens y pêchèrent avec leurs filets, et y prirent quelques poissons assez grands ; elle est dans la même plaine que la rivière de Sibé. On voyait sur ses bords des tentes de Mongous en différents endroits ; ils cultivent là quelques morceaux de terre. Les pâturages y sont excellents, et il y a quantité de lièvres dans les broussailles ; la hauteur du pôle fut de quarante-deux degrés vingt-quatre minutes. Le 9 nous fîmes 65 lys les trente premiers au nord un quart de nord-est, dans la même plaine, en nous approchant des montagnes qui la bornent, où nous vîmes une petite fontaine, appelée Mao poulac ; ensuite nous tournâmes au nord-est, puis à l'est, dans les montagnes ; nous y fîmes environ 15 lys, après quoi nous jugeâmes que depuis la montagne de Poulengher, où commence le pays d'Onhiot, jusqu'à ces montagnes, il y avait en droiture environ quatre-vingt-quinze lys au nord, dix-huit degrés vers le nord-est. Après ces montagnes, qui ne sont pas difficiles, à la réserve de quelques ravines qu'il faut passer, qui sont fort profondes, et presque partout fort escarpées, nous entrâmes dans une autre plaine, où nous fîmes vingt lys au nord, un quart nord-est, sur la fin nous prîmes un peu de nord-est, pour venir camper proche d'un gros ruisseau, ou petite rivière, nommée Perké, qui va se jeter dans le Leao ho, quand elle a assez d'eau pour ne pas tarir avant que d'y arriver. Nous ne trouvâmes sur tout le chemin ni eau ni habitation ; le terrain était fort sec et d'une terre peu liée. Il ne laissait pas d'y avoir partout de bons pâturages ; nous ne pûmes prendre la hauteur méridienne ; le ciel fut toujours couvert. Il y avait à quelques lys au sud-est du lieu où nous campâmes plusieurs tentes de Mongous, campés le long du même ruisseau. Ils y cultivent quelques morceaux de terre ; on nous dit que dans les montagnes que nous passâmes, à trente lys du lieu où nous campâmes, il y avait une fontaine, nommée Mao poulac.