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bâtie de briques et couverte de tuiles ; toutes les autres ne sont que de terre et de paille. Nous vînmes camper environ à dix lys au nord-nord-est de la maison de ce taiki, sur les bords de la rivière. Nous nous étions fort approchés de cette chaîne de hautes montagnes que nous avions côtoyées en les laissant à l'ouest, et qui coulent nord et sud. Pendant qu'on dressait nos tentes, je montai sur une hauteur qui était à l'est de notre camp, d'où je jugeai qu'on pourrait découvrir le rocher nommé Queissou hâta, d'où nous avions décampé le jour précédent, et je trouvai avec une boussole qui a des pinnules, que ce rocher nous demeurait au sud six degrés vers l'ouest, d'où l'on doit conclure, eu égard à la variation de l'aimant, supposant qu'elle est la même qu'à Peking, que tout compensé, la route des deux jours que nous avons marché depuis ce rocher, doit être mise au nord, dix degrés vers l'est ; nous ne pûmes prendre la hauteur du méridien parce que le temps était couvert. J'estime que nous étions à peu près à 41 degrés 50 minutes de hauteur du pôle. Le 6 nous ne fîmes que 33 lys, dont les vingt-cinq premiers furent au nord un quart de nord-est, et le reste tout compensé au nord un quart de nord-ouest. Après avoir fait environ douze ou quinze lys, nous passâmes une hauteur, et nous entrâmes dans une autre vallée, mais plus grande que la précédente, et encore plus cultivée, et plus pleine d'habitations, quoique le terrain y soit assez inégal ; après y avoir fait environ dix lys, nous passâmes encore une autre hauteur plus considérable et toute couverte de broussailles, parmi lesquelles il y a quantité d'abricotiers sauvages, la plupart chargés de fruits. Le terroir de ces collines est d'une terre rougeâtre, mêlée de gros sable ; je crois que ce terroir serait propre pour la vigne, si ce n'est peut-être qu'il est un peu froid, et que les raisins auraient peine à y mûrir. Nous voyions de côté et d'autre des montagnes couvertes de broussailles, où il y a, dit-on, beaucoup de lièvres et de faisans. Quand nous fûmes descendus de la hauteur, nous trouvâmes deux vallées, dont l'une était au nord-est, et l'autre au nord-ouest. Il y avait plusieurs habitations. Les terres étaient cultivées çà et là. Nous suivîmes celle qui allait au nord-ouest, et après y avoir marché environ cinq lys, nous campâmes le long d'un ruisseau qui l'arrose, en un lieu appelé Poutoule. Nous ne pûmes prendre la hauteur méridienne, parce que le temps était couvert, il plut même une partie du jour ; à l'estime, nous étions à peu près à quarante-un degrés cinquante-huit minutes de hauteur du pôle. Le 7 nous fîmes 60 lys ; les quinze premiers au nord-nord-est, et les quarante-cinq autres droit au nord ; après les quinze premiers lys, nous passâmes une montagne qui se nomme Poulengher tabahan, au bas de laquelle est une fontaine ; nous descendîmes ensuite dans une grande plaine, par où commence le pays d'Onhiot. Cette plaine s'étend à perte de vue, excepté au nord, où elle est bornée de montagnes ; elle est remplie de faisans et de lièvres dans les endroits où il y a des broussailles ; le reste du terroir est bon et peut-être fertile ;