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Nous campâmes sur ses bords, proche d'un rocher escarpé, nommé Queissou hata, où il y a quelques chaumines, et plusieurs tentes de Mongous de Cartchin. Les Chinois appellent ce lieu-là Ou che kia. C'est la seconde poste depuis Hi fong keou. Le pays que nous traversâmes paraît fort bon et propre à être cultivé, il l’est pourtant fort peu, faute d'habitants. Nous ne vîmes sur toute la route que trois ou quatre misérables tentes de Mongous à dix lys du lieu où nous campâmes. Nous y prîmes la hauteur méridienne, qui était de 71 degrés 35 minutes, ce qui donne 41 degrés 24 minutes de hauteur du pôle. Le 4 nous fîmes 54 lys au nord-nord-est demi quart nord-est, toujours dans un pays découvert, où il n'y a que des collines couvertes de pâturages, et peu de montagnes élevées. Nous avions au nord-ouest et à l'ouest une chaîne de hautes montagnes, mais éloignées de quatre ou cinq lieues ; nous côtoyâmes aussi quelques montagnes à l'est, mais moins hautes et plus découvertes, et nous marchâmes toujours dans la plaine. Environ à six ou sept lys du lieu où nous avions campé, nous trouvâmes à l'est, les restes d'une ville, dont les murailles et les tours de terre subsistent encore à demi ruinées ; nous passâmes aussi deux petites rivières qui coulent à l'est et au sud-est. La première était un peu plus grande que la seconde, quoiqu'il n'y eut pas deux pieds d'eau à l'endroit où nous la passâmes. Nous vîmes plusieurs hameaux, et diverses tentes de Mongous dans les plaines, dont il n'y a qu'une petite partie de cultivée ; le reste est plein de fourrages. Ces terres appartiennent à un taiki de Cartchin, proche parent du régulo. Nous campâmes au-delà d'un ruisseau, et au milieu d'une plaine qui s'étend au nord à perte de vue. Nous voyions à l'est de notre camp une tour, nommée en langue mongole Tchahan subarhan, où il y avait autrefois une ville. Le lieu où nous campâmes s'appelle Ike tchun. Nous y prîmes la hauteur méridienne qui était de 70 degrés 54 minutes ; ce qui donne 41 degrés 37 minutes de hauteur du pôle. Le 5 nous fîmes 50 lys tout compensé au nord un quart d'ouest, parce que nous fîmes plus de dix lys droit à l'ouest, en tournant entre des collines, pour éviter les chemins difficiles. Le pays que nous traversâmes était encore tout découvert et sans bois ; mais après avoir fait les trente premiers lys, nous trouvâmes des montagnes plus escarpées et plus difficiles. Ce fut pour les éviter que nous prîmes droit à l'ouest, jusqu'à ce que nous entrâmes dans une belle vallée, nommée Pahien tohoi, qui est arrosée d'une rivière plus considérable que toutes celles que nous avons passées depuis que nous sommes sortis de la Chine. Cette rivière s'appelle Kodolen ; elle coule le long de cette vallée de l'ouest à l'est-nord-est ; elle est cultivée en plusieurs endroits, et il y a beaucoup d'habitations, dont la plus considérable est celle où demeure un des principaux taikis de Cortchin, nommé Erintchi. C'est le chef de la famille de ceux à qui appartenait autrefois le pays de Cortchin, qui a été donné au père du régulo régnant, qui est d'extraction chinoise. Il a une maison