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petites barques qui servent aux gens qui ont soin de ces trains de bois, et qui en retiennent autant qu'il en faut sur les bords, dans les endroits où on en veut décharger. Près de ce pont était un village, ou plutôt une petite rue de maisons, où demeurent les gens qui ont soin de ces bois, et où l'on trouve des hôtelleries. Après avoir passé le Lan ho, nous montâmes et descendîmes deux hauteurs, dont la seconde est assez élevée, et a un chemin taillé dans le roc avec beaucoup de travail. Il est étroit, et à peine y pourrait-il passer deux charrettes de front. Ensuite nous tournâmes fort autour des montagnes à douze lys de Hi fong keou, où nous vînmes coucher ; nous passâmes proche d'une forteresse, nommée Lan yang, qui paraît être maintenant abandonnée. Hi fong keou, est le nom d'une autre forteresse, qui est bâtie proche de la grande muraille, de même que Cou pe keou, mais qui est moins grande et moins peuplée. Nous y prîmes la hauteur méridienne du soleil, que nous trouvâmes de soixante-onze degrés vingt-quatre minutes, ce qui donne quarante degrés trente minutes de hauteur du pôle. Le 31 nous fîmes soixante lys. Les vingt-cinq premiers au nord-est, et les quinze suivants à l'est-nord-est un quart nord-est. Les vingt derniers nous tournoyâmes beaucoup autour des montagnes. Nous allâmes à l'est un quart nord-est, et ensuite au nord-ouest ; à mon estime on peut compter en tout, cinquante lys au nord-est. Nous passâmes d'abord le long de la forteresse ; ensuite nous passâmes la grande muraille par une porte que j'ai décrit ailleurs, aussi bien que le chemin que nous fîmes presque toujours entre des montagnes fort escarpées. Il y avait seulement quelques vallées dont les terres étaient cultivées, et de petits hameaux où habitent des Chinois qui cultivent ces terres, lesquelles appartiennent toutes à l'empereur, qui y a beaucoup de fermiers. Ces terres sont, dit-on, fort fertiles ; les montagnes sont couvertes de bois, surtout de chênes. Avant que d'arriver à notre camp, je vis beaucoup de muguet ; nous passâmes plusieurs petits ruisseaux, et deux montagnes, dont le chemin n'était pas trop difficile. Nous campâmes dans une vallée bien cultivée, proche d'un village, nommé Quan tchin. Une petite rivière qui s'appelle Pao ho, coule tout auprès. Le temps ayant été couvert vers le midi, nous ne pûmes prendre la hauteur du soleil. Nous commençâmes à prendre la mesure du chemin depuis la grande muraille, avec une corde de cent quatre-vingt tchang 1, que nous avions exactement fait mesurer la veille. Trois de ces cordes faisaient un lys. Le premier jour de juin, et le vingt-troisième de la quatrième lune, nous fîmes cinquante-trois lys, toujours entre des montagnes ; et comme nous tournoyâmes souvent, pour éviter les montées et les descentes les plus difficiles, nous n'en devons compter que quarante-cinq au nord-est. Toutes les montagnes entre lesquelles nous marchions, étaient couvertes