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au milieu d'une grande plaine, qui est traversée par un gros ruisseau, ou petite rivière, nommée Nong hon. Cette plaine est une vaste prairie remplie d'excellents fourrages ; aussi y a-t-il un très grand nombre de petits camps de Mongous, qui ont soin des troupeaux des princes et des Grands Mantcheoux, auxquels appartiennent toutes les terres qui s'étendent depuis Cha ho keou vers l'est, le long de la grande muraille, qui court sur les montagnes que nous avions au sud. La hauteur du pôle de ce lieu est de 40 degrés 39 minutes. Ce jour-là un régulo kalka, à qui l'empereur a donné des terres dans les montagnes qui sont au nord de la plaine où nous campâmes, vint saluer Sa Majesté avec toute sa famille. L'empereur le fit régaler de viandes, de pièces de soie, et d'argent. Il plut à verse toute l'après dinée, et fit du tonnerre. Le 20 nous fîmes 60 lys, droit à l'est, plus de la moitié dans la même plaine où nous avions campé, mais toujours en nous approchant des montagnes, sur lesquelles court une enceinte de la grande muraille. Après avoir fait environ quarante lys dans cette plaine, nous passâmes une petite hauteur, ou le bout d'une montagne, et nous entrâmes dans une autre plaine qui continue avec la première ; mais en tournant, nous passâmes une enceinte de murailles ruinées, qui continuent des deux cotés avec la grande muraille, et laissant au nord un grand étang, formé par les eaux des montagnes, qui se déchargent dans une vallée, environnée aussi de montagnes, excepté du côte de l'ouest, nous vînmes camper en une plaine, nommée Arousi bartai. C'est un lieu très agréable, arrosé d'un gros ruisseau de même nom, d'une très belle eau, revêtu d'une verdure charmante, et couvert de bons pâturages. Il y avait aux environs plusieurs tentes de Mongous qui y sont campés avec leurs troupeaux. Nous vîmes sur notre route plusieurs morceaux de terre labourée ; mais on en pourrait labourer beaucoup davantage, car ces terres me parurent excellentes ; il n'y manque que des arbres, encore est-ce la faute des Mongous qui n'y en plantent point, et qui ont coupé tous ceux qui y étaient. Le temps fut très beau et très serein tout le jour, mais un peu chaud ; la hauteur du pôle de ce lieu se trouve de 40 degrés 35 minutes. Le 21 le temps étant fort couvert, et ayant commencé à pleuvoir le matin, nous séjournâmes. Le 22 nous fîmes 60 lys à l'est. Nous prîmes quelquefois tant soit peu du sud, toujours entre les montagnes, dans une vallée fort unie, le long de laquelle coule la petite rivière ou ruisseau Arousi bartai qui va à l'est ; nous côtoyâmes toujours la grande muraille à douze ou quinze lys près. Nous l'avions au sud, et les montagnes le long desquelles elle court, sont peu hautes, et ne sont proprement que des collines ; celles que nous avons au nord sont plus hautes, mais il n'y paraît ni bois ni arbres. Nous vînmes camper en un lieu, nommé Kertchilou, proche d'un ruisseau médiocre, qu'on appelle Horhopira, qui vient de l'ouest, et coule à l'est, et ensuite tourne au sud, le long d'une vallée qui mène à une des portes de la