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fort difficiles. Nous ne voyions plus de montagnes à l'ouest, et celles qui étaient au-delà du Hoang ho à l'est, s'abaissaient à vue d'œil, et finirent presque entièrement vis-à-vis du lieu où nous campâmes, qui était dans une grande prairie, pleine de bons fourrages. Le bois de chauffage était en abondance aux environs de notre camp. La hauteur du pôle fut de 39 degrés 47 minutes. Ce lieu se nomme Hoang tchai teou ouen. Le 14 nous fîmes 50 lys au nord, toujours en suivant la rivière du Hoang ho. Le pays était moins sablonneux, et plus tolérable que le jour précédent ; nous passâmes le long d'un bois fort épais, mais où il n'y avait que des arbrisseaux et de grands buissons. L'empereur vint partie en barque sur la rivière, et partie en chassant. Quand nous fûmes arrivés proche du camp, nous nous assîmes sur le bord de la rivière, pour y attendre que nos tentes fussent dressées. Nous vîmes un grand cerf qui passait le Hoang ho à la nage, où il s'était jeté parce qu'il était pressé par les chasseurs. La hauteur du pôle fut de 39 degrés 59 minutes. L'empereur tua quatre gros cerfs de l'autre côté de la rivière, et il en fit distribuer la chair aux grands et aux principaux officiers de sa suite. Ce lieu s'appelle Chuang pou. Le 15 nous fîmes 40 lys au nord-nord-est, toujours en côtoyant le Hoang ho dans des sables, mais dont la plus grande partie n'était pas fort mouvants, excepté durant les cinq derniers lys, qui l'étaient extraordinairement. Nous vînmes camper proche un bois fort épais dans une petite plaine. L'empereur vint en barque et alla chasser avec peu de suite de l'autre côté du Hoang ho dans le pays d'Ortous. Il tua cinq grands cerfs, et en prit trois petits qui étaient de cette année. La hauteur du lieu où nous campâmes était de 40 degrés 6 minutes. Il s'appelle Cha teou chou. Ce jour-là les deux taikis mongous que l'empereur avait envoyés de Tai tong fou aux princes ou taikis de Coconor, pour les inviter de le venir trouver sur la frontière, arrivèrent en poste, et rapportèrent à Sa Majesté que ces taikis les avaient fort bien reçus, et avaient promis de se soumettre à Sa Majesté, et de venir lui rendre leurs respects, mais qu'ils ne pouvaient partir que dans un mois, parce que quelques-uns d'eux étaient malades, et que leurs équipages n'étaient pas prêts, sur quoi l'empereur résolut de ne les pas attendre, et de leur envoyer dire de différer leur départ jusqu'à ce que les chaleurs fussent passées, et que leurs chevaux fussent engraissés ; qu'il suffirait qu'ils partissent dans la septième lune, et qu'ils pourraient venir à Peking, où il était prêt de se rendre. Le 16 nous fîmes environ 25 lys au nord-est, et à l'est-nord-est, côtoyant toujours le Hoang ho, et dans un pays de sables. Il n'y avait qu'un petit espace le long de la rivière où l'on put marcher d'un pied ferme. Nous vînmes camper en un lieu, nommé Peta, qui veut dire pyramide blanche, parce qu'en effet il y a dans cette plaine à trois ou quatre cents pas du Hoang ho, une pyramide de brique plâtrée, qui est encore sur pied. On voit aux environs les débris d'une grande pagode qui y était autrefois, et dont il ne reste que quelques petits pans de muraille. Nous trouvâmes vis-à-vis de notre camp cent trente barques chargées de riz, qui venaient de Ning