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fils, deux petits-fils, et quelques autres. Il vint lui treizième au camp du général Fian gou, qui est toujours sur la frontière. Cet ambassadeur qui se nomme Keley koüing, et qui, comme j'ai dit dans un autre journal, était un des principaux confidents du Caldan, ne pouvant pas venir si vite à cause de ses blessures, avait envoyé son fils avec les deux petits mandarins de l'empereur ; Sa Majesté l'a fort bien traité, il lui a donné aussitôt des habits fort propres à la mantcheou, et l'a mis parmi ses hias. Toutes ces nouvelles déterminèrent l'empereur à faire partir incessamment un corps de deux mille cavaliers, qu'il tenait tout prêts pour aller à la suite du Caldan, et l'empêcher de s'échapper. Les 28 29 et 30 nous séjournâmes. Le premier jour de mai l'empereur sut que le lama Han houksan houtouktou, avait dessein de revenir vers les bords du Hoang ho, pour y mettre ses chevaux à l'engrais, et que sa suite était d'environ deux cents hommes. Il fit partir à l'instant 150 cavaliers choisis, avec de bons officiers, pour l'aller joindre et le combattre. Keley koüing arriva, et confirma à l'empereur que Tanguilan neveu du Caldan était prêt de se rendre, si on l'assurait de sa grâce, mais que pour le Caldan, il n'y avait nulle apparence que ses propositions fussent sincères. Les 2, 3 et 4 nous séjournâmes encore ; j'allai me promener dans la campagne qui commençait à être agréable. La verdure naissante des arbres, des blés, et des herbages formaient un spectacle très amusant. J'eus même le plaisir de voir couler l'eau du Hoang ho, dans un de ces grands canaux qui traversent toute la campagne. On venait d'ouvrir des de écluses faites à ce dessein. Tous les ans on emploie plus de deux mille hommes pendant un mois entier à raccommoder ces canaux, qui sans ce soin seraient bientôt comblés par le sable et la terre que cette rivière entraîne avec elle. Quand ces grands canaux sont pleins, chacun fait une ouverture vis-à-vis de son champ, pour y recevoir l'eau, jusqu'à ce qu'il soit suffisamment arrosé, après quoi on ferme l'ouverture. Toutes les fois que la campagne est sèche, faute de pluie, on remplit les canaux, et on arrose les champs à proportion du besoin qu'ils en ont. La plupart des terres sont fort grasses ; c'est pourquoi on n'emploie guère la charrue pour les labourer ; mais on emploie la bêche à force de bras. Elles sont toutes partagées en grands carrés ; autour est un chemin élevé, dans lequel est creusé un petit canal, par où l'on fait entrer l'eau. On voit en beaucoup d'endroits quantité de salpêtre qui sort de terre ; d'autres, où il y a des salines naturelles. On ne fait que creuser un ou deux pieds en terre, pour trouver des puits inépuisables d'eau salée, dont on remplit de grands carrés de terre durant les chaleurs, comme il se pratique dans les salines qui sont sur le bord de la mer. A trois ou quatre lys au nord de la ville, on trouve une grande pagode qui sert de forteresse, parce qu'elle est environnée de bons murs ; au milieu est une grande pyramide carrée à neuf étages, toute bâtie de briques, et enduite de terre blanchâtre, qui paraît être de pierre de taille. Plus de cent bonzes habitent cette pagode, et y vivent commodément du