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dans cette campagne ; l'eau en était fort claire et fort bonne. Il y avait au nord de notre camp des sables, où l'on trouvait beaucoup de perdrix et de faisans. La hauteur du pôle est de 37 degrés 50 minutes. Le 6 nous fîmes 50 lys environ au sud-ouest, après quoi nous fîmes les deux tiers du chemin dans un terrain inégal, et où il y avait beaucoup de sables mouvants. On y voit une espèce de genièvre qui serpente à terre ; il n’est pas tout à fait semblable à celui d'Europe, et il n'a pas une aussi bonne odeur. Le pays était plein de ces arbrisseaux qui s'étendent en rampant à terre, et s'élèvent en petits buissons comme les nôtres. Le reste du chemin nous le fîmes dans une grande plaine à perte de vue. Elle était remplie d'herbes fort hautes, et le terroir paraît propre à être cultivé. Il n'y a cependant que quelques petits morceaux de terre çà et là qui paraissent avoir été labourés. On trouve dans cette plaine un petit ruisseau qui coule du sud et du sud-ouest, au nord et au nord-est ; l'eau en est trouble, et coule dans un long fossé qui coupe cette plaine. Nous campâmes le long du rivage de ce ruisseau, en un lieu nommé Tchel tala, dont la hauteur du pôle est de 37 degrés 41 minutes. Le 7 nous fîmes environ quatre-vingt lys à l'ouest-sud-ouest, presque toujours dans un pays uni et découvert, et presque sans sables. Nous voyions à vingt lys environ au sud des collines de sable, le long desquelles court la grande muraille. Après avoir fait soixante lys, nous passâmes le long d'un bois qui a plus de dix lys est-ouest, et dont nous ne voyions pas la fin. Nous vînmes camper au-delà d'un ruisseau, dont l'eau était extrêmement bourbeuse. Il coule dans un fossé, dont les bords sont fort escarpés ; aussi avait-on fait trois ponts sur le grand chemin pour en faciliter le partage. Proche du lieu où nous campâmes, nommé Tonghalannor, il y avait plusieurs étangs d'une eau salée et pleine de nitre. Nous trouvâmes sur le chemin quelques tentes de Mongous, mais fort pauvres, et dont plusieurs qui étaient demi nus, venaient demander l'aumône sur le grand chemin. Le 8 nous fîmes soixante-dix lys ; les vingt ou trente premiers droit à l'ouest ; ensuite inclinant un peu vers le sud, nous fîmes les quinze ou vingt derniers à l'ouest-sud-ouest, de sorte que, tout compté, la route peut avoir été d'environ soixante lys, au sud-ouest. Nous rentrâmes dans la Chine par une brèche faite exprès à la grande muraille, qui n’est là que de terre ; et nous vînmes camper proche d'un bourg fermé de murailles, et fortifié comme les autres ; il s'appelle Ngan pien pou. Il y a peu de maisons, la plupart ruinées. Le terroir était presque partout uni, assez bon, et propre à être cultivé ; il plut tout le jour. Comme le chemin depuis Yu lin jusqu'à Ngan pien est impraticable, à cause des montagnes escarpées et des sables, l'empereur ne voulut pas le suivre, quoiqu'on l'eût raccommodé pour son passage. Ainsi nous vînmes par le pays d'Ortous, dont le chemin est beaucoup plus facile, et même plus court. Voici les noms des bourgs murés, ou forteresses, qui sont depuis Yu lin, jusqu'à Ngan pien, de quarante en quarante lys de distance. Le