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dans le Hoang ho, environ à deux cents lys au sud ; nous trouvâmes la hauteur du pôle de trente-huit degrés vingt-six minutes. Le 2 nous fîmes 80 lys. Nous passâmes d'abord la petite rivière de Vou tin, qui est guéable partout, mais fort rapide ; ensuite nous entrâmes dans le pays d'Ortous. A vingt lys environ dans le pays, l'eau en était très claire et très vive ; le long de ses bords où nous marchâmes, il y avait des deux côtés dix ou douze toises en largeur de prairie, qui faisait un effet agréable au milieu de ces sables dont toute la terre est couverte. Nous vînmes camper dans un lieu, nommé Tala poulac, proche lequel il se trouva un ruisseau. Tout le pays que nous traversâmes était fort inégal, cependant il n'y avait point de montagnes, ni proprement de collines, mais seulement des monceaux de sable, amassés çà et là par le vent. Nous prîmes la hauteur du pôle à midi, à 50 lys environ de Yu lin, et nous la trouvâmes de 38 degrés 22 minutes ; au lieu où nous campâmes elle était de 38 degrés 17 minutes. Le 3 nous fîmes 70 lys ; les trente ou quarante premiers nous marchâmes presque droit à l'ouest, prenant de temps en temps un peu du sud ; le reste du chemin nous vînmes au sud-ouest et au sud-sud-ouest, toujours dans un pays de sable et inégal, à peu près comme les jours précédents. Nous campâmes sur le bord d'une petite rivière, nommée Hai ho tou, qui est fort large et fort rapide, mais peu profonde, en sorte qu'elle est guéable partout, mais comme son fond est de sable mouvant, les bêtes de somme ne pourraient la traverser, qu'elles ne fussent en danger de s'abattre en plusieurs endroits. L'empereur vint, toujours en chassant aux lièvres et aux faisans ; il en tua et prit quantité ; car tout le pays en était plein. La hauteur du pôle du lieu où nous campâmes était de 38 degrés 10 minutes. Le 4 nous fîmes soixante lys environ au sud-ouest ; nous passâmes d'abord la rivière de Hai ho tou, en un endroit où elle est partagée en deux branches. L'empereur arrivant sur le bord, y trouva plusieurs vivandiers qui suivaient son camp à pied. Comme il n'y avait point de pont, ils auraient été obligés de se dépouiller pour passer la rivière, si Sa Majesté n'eut eu la bonté de les faire tous passer en croupe par ses officiers. Ensuite nous montâmes une colline de sable fort droite, et nous marchâmes dans un pays un peu moins inégal et moins sablonneux. Il y avait aussi moins de lièvres et de faisans. L'empereur ne chassa qu'environ dix ou douze lys avant que d'arriver au lieu où il devait camper, qui est au-delà d'une petite rivière, appelée Courkir ; elle est fort rapide, et ses eaux sont fort troubles. Elle vient du sud-ouest, et coule vers le nord-ouest. La hauteur du pôle du lieu où nous campâmes, est de 37 degrés 59 minutes. Le 5 nous fîmes quarante lys au sud-sud-ouest, dans un pays fort découvert et d'un terrain moins inégal. Nous ne marchâmes dans des sables mouvants qu'environ le tiers du chemin, et nous vînmes camper en un lieu nommé Tcha han poulac, sur les bords d'un petit ruisseau qui serpente