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toujours dans des montagnes de sables mouvants, ce qui rendit les chemins difficiles pour les bêtes de charge, quelque soin qu'on eût pris pour les accommoder. Nous passâmes deux ruisseaux et un village ; puis nous vînmes camper au sud d'un bourg fort misérable nommé Pien ling pou, au milieu des sables mouvants. Nous prîmes la hauteur du pôle, que nous trouvâmes de 38 degrés 55 minutes. Le 29 nous fîmes quarante lys, presque toujours entre des montagnes, dans une vallée fort étroite, et où il se trouva beaucoup de sables en plusieurs endroits ; il n'y manquait pas d'eau. Nous vînmes camper proche d'un bourg muré nommé Cao kia pou, où il y avait environ deux cents maisons dans une vallée, le long de laquelle coule une petite rivière nommée Tai ho. Nous allâmes nous reposer dans une pagode, situé sur une montagne proche de Cao kia pou, en attendant que nos tentes fussent arrivées. Nous trouvâmes cette pagode abandonnée ; elle est pourtant fort propre. C’est un grand carré, qui a plus de trente pieds à chaque côté, et qui est élevé de plus de vingt ; il est tout taillé dans le roc fort proprement. On n'a laissé que deux piliers du même roc taillés en colonne pour soutenir la voûte qui est faite en impériale de carrosse. Cette voûte et les quatre côtés sont pleins de petites idoles taillées dans le roc en relief, et peintes de diverses couleurs. Il y a aussi plusieurs grandes idoles de terre toutes dorées. Nous y trouvâmes la hauteur du pôle de 38 degrés 46 minutes. Le 30 nous fîmes 40 lys au sud-ouest à peu près toujours en montant et en descendant des montagnes de sables mouvants. Il ne laissait pas d'y avoir quantité de buissons, et même quelques arbres çà et là parmi ces sables. Nous passâmes la petite rivière de Tai ho, qui vient du pays d'Ortous au nord, et qui coule au sud, et va se jeter dans le Hoang ho, à dix ou douze lieues de là. Nous nous rendîmes proche d'un bourg fermé, où il y a environ une centaine de maisons. Il se nomme Kien ngan pou. On trouve une petite rivière à l'est de ce bourg qui coule entre les montagnes. Nous campâmes sur les bords de cette rivière, et nous trouvâmes la hauteur du pôle de 38 degrés 41 minutes. Le 31 nous fîmes 55 lys, presque toujours montant, descendant, et tournant dans des montagnes de sables mouvants, ou de terres sablonneuses. Tout compté, la route peut valoir environ quarante lys. Nous marchâmes presque toujours à la vue de la grande muraille, et j'eus la curiosité de la passer par une petite brèche que les gens du pays avaient faite pour labourer et ensemencer quelques terres qui sont au dehors. Cette muraille n’est que de terre battue, ainsi que dans tous les autres endroits où je l'ai vue durant ce voyage ; elle est bâtie en talus, et a six ou sept pieds d'épaisseur par le haut, et environ quinze pieds de hauteur, avec des tours plus élevées, la plupart de briques, mais éloignées les unes des autres de plus de cent cinquante toises, de sorte qu'elle ne peut guère servir en cet état qu'à empêcher la cavalerie de la passer de plein pied.