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employé à faire passer le Hoang ho à l'équipage. L'empereur y assista en personne depuis le matin jusqu'au soir, et fit passer une partie des chevaux à la nage ; je le vis lui quatrième dans une petite barque, allant et venant sur la rivière, et ramant lui-même, pour donner ses ordres au passage. Nous trouvâmes la hauteur du pôle de Fou ko hien de trente-neuf degrés neuf minutes. Le 23 nous séjournâmes encore, et on acheva de passer le Hoang ho. Le vice-roi de Chan si arriva ce jour-là, avec les principaux mandarins de la province ; ils saluèrent l'empereur, qui leur ordonna de le suivre. Le 24 nous fîmes 40 lys, presque toujours en tournant dans une vallée entre deux chaînes de montagnes, dont une partie étaient de terre, et les autres de roches, jusque vers le haut, qui était partout de terres labourées ; nous allâmes d'abord droit au nord durant quelques lys, ensuite au nord-ouest, et enfin à l'ouest, prenant quelquefois un peu du sud ; mais il est difficile de bien estimer ce qu'a valu la route, si ce n’est en se réglant sur la hauteur du pôle du lieu où nous campâmes, proche d'une petite ville ou forteresse, nommée Cou chan, située sur une montagne. Cette hauteur du pôle est de trente-neuf degrés quinze minutes. Il y a un gros ruisseau, ou une petite rivière, dont l'eau est trouble, qui coule le long de cette vallée, et va se jeter dans le Hoang ho ; nous passâmes et repassâmes cette petite rivière douze ou quinze fois, elle était partout très basse.

Le 25 nous fîmes 65 lys dans de fort méchants chemins ; les vingt premiers dans une vallée fort étroite, entre deux chaînes de montagnes, passant et repassant continuellement la petite rivière que nous avions déjà tant de fois passée le jour précédent ; les quarante-cinq derniers lys toujours en montant et descendant des montagnes, la plupart fort roides, et environnées de précipices. La route fut environ à l'ouest-nord-ouest tout compté ; car nous fîmes des tours et des détours à toutes sortes de rhumb ; nous passâmes après quarante lys proche d'un bourg muré nommé Tchin kiang pou ; ensuite nous campâmes dans une vallée qui se nomme Tsi li ho fort étroite, le long de laquelle coulait un ruisseau ; l'entrée de cette vallée s'appelle Pien chui keou ; la hauteur du pôle en est de trente-neuf degrés vingt-minutes. 

Le 26 nous fîmes 60 lys au sud-ouest, et à l'est-sud-ouest, les chemins n'étaient pas tout à fait si mauvais que le jour précédent, mais ils étaient encore étroits et inégaux en plusieurs endroits. Après les dix premiers lys, nous passâmes à la vue d'un bourg nommé Yung si, et nous vînmes coucher en une ville nommée Chin mou hien. Cette ville est considérablement plus grande que toutes celles que nous avions trouvées depuis Tai tong fou, et il y a bien deux ou trois mille familles. Elle est marchande, parce qu'elle est proche d'une porte de la grande muraille, nommée Yuen yanta, par où les Mongous d'Ortous viennent faire leur commerce ; ils y amènent des chevaux, des bœufs et des moutons, et y apportent des peaux qu'ils vendent ; de l'argent qu'ils ont reçu ils achètent de la toile, des soies, du tabac, et du thé. La grande