Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/430

Cette page n’a pas encore été corrigée

collines, entre lesquelles coule toujours la rivière de Ta ho. Nous vînmes coucher à une petite ville, nommée Tso ouei, à peu près de la même grandeur qu'Yeou ouei, mais elle n'est pas tout à fait si peuplée ; ses murailles sont de même, elle est située sur le penchant d'une colline. Le temps fut serein et tempéré tout le jour. Il ne fit point de vent. Le 3 nous fîmes soixante lys, et vînmes coucher en une petite ville nommée Cao chan, beaucoup moindre que les deux précédentes. Nous fîmes bien quarante lys, dans un terrain fort uni, et de bonne terre pour le labourage ; le reste dans un terrain plus inégal et sablonneux en plusieurs endroits. Nous passâmes proche de plusieurs petits forts, et de lieue en lieue on trouvait des tours de terre, avec des fourneaux faits exprès pour allumer des feux, qui servent de signaux en cas d'alarme ; il y a des soldats de garde à toutes ces tours. Le temps fut, comme le jour précédent, serein et tempéré pour la saison avec peu de vent. Le 4 nous fîmes soixante lys, presque toujours droit à l'est. Les vingt premiers furent dans un pays assez égal et d'un terrain passablement bon ; les vingt-cinq lys suivants, entre des montagnes et des collines, par des chemins assez étroits, et qui eussent été fort difficiles, s'ils n'eussent été réparés pour le passage de l'empereur. Les quinze derniers lys dans un terrain uni. Au milieu du chemin nous passâmes proche d'une pagode fameuse dans le pays, parce qu'il y a plusieurs grottes creusées dans le roc, avec des idoles taillées de même dans le roc. L'empereur qui s'arrêta pour voir cette pagode, mesura avec un de nos demi-cercles la plus grande des idoles, qui occupe toute une grotte, et il la trouva haute de 57 tché, ou pieds chinois ; une petite rivière passe au pied de ce rocher. En arrivant à quinze lys environ de Tai tong fou, les soldats que l'empereur y avait envoyés de Peking, lorsqu'il en partit, pour y attendre ses ordres, en cas qu'il eut besoin d'eux, et y engraisser cependant leurs chevaux, se trouvèrent tous rangés sur les bords du grand chemin, ayant leurs officiers à leur tête ; les officiers généraux étaient venus au-devant de Sa Majesté jusqu'à mi-chemin ; après les soldats de Peking, suivaient les soldats chinois du pays, qui sont en garnison à Tai tong fou, tous sous les armes avec leurs étendards déployés. Je comptai trente étendards de Chinois ; mais il me sembla qu'il y avait assez peu de soldats sous chaque étendard, et qu'ils n'allaient pas à cinquante hommes par chaque étendard. C'était tout cavalerie. Après les soldats, vinrent les officiers généraux de la province, pour saluer l'empereur, ensuite le gouverneur et les autres officiers subalternes de la ville de Tai tong fou, puis tout le peuple, qui était en très grand nombre. Nous couchâmes dans la ville de Tai tong fou, qui est une des cinq principales de la province de Chan si. Cette ville est fortifiée de bonnes murailles de briques à la manière chinoise, avec ses boulevards. Elle a trois portes avec trois places d'armes dans les entre-deux des portes ;