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Le 21 nous fîmes 40 lys, et vînmes camper sur le bord du Hoang ho, un peu au-dessus du lieu où nous l'avions passé. L'empereur vint encore en chassant, il y avait des lièvres en assez grande quantité, il en tua plusieurs, quoiqu'on eut déjà chassé sur toute cette route-là en allant. Le temps fut serein, le vent nord-ouest, fort grand, et plus froid considérablement qu'il n'avait encore été. Le 22 nous séjournâmes. Le vent de nord-ouest fut encore plus violent que le jour précédent, et il fit si grand froid, qu'on ne pouvait durer un peu à l'air sans être gelé. Le 23 nous séjournâmes encore. Le vent cessa un peu après le lever du soleil ; ensuite il vint un peu de vent de nord-est, et l'air se couvrit ; il tomba un peu de neige ; mais le vent s'étant remis au nord-ouest les nuages se dissipèrent ; la nuit le temps fut plus tolérable que les jours précédents. Le 14 nous séjournâmes encore ; l'empereur ayant su que le général Fian gou pé, auquel il avait mandé de le venir trouver, devait arriver le lendemain au matin, envoya un des principaux officiers de la chambre au-devant de lui, et lui fit mener un de ses propres chevaux, avec un régal de choses à manger. Le temps fut serein, mêlé pourtant de quelques petits nuages, avec un petit vent de nord-ouest, le froid fut à peu près comme le jour précédent. Le 25 nous séjournâmes encore. L'empereur envoya dès la pointe du jour les trois princes ses enfants et son frère aîné, accompagnés des principaux grands de sa cour, et des officiers de sa garde, au-devant du général Fian gou pé. Ils le rencontrèrent environ à une lieue du camp, et ils le conduisirent jusqu'au quartier de l'empereur. Sa Majesté lui fit l'honneur de sortir de sa tente, et d'aller au-devant de lui jusqu'à la porte de l'enceinte extérieure de ses tentes, où elle le reçut debout. Ce général s'étant mis à genoux d'assez loin, pour saluer l'empereur, selon la coutume, Sa Majesté, après lui avoir demandé s'il se portait bien, le fit approcher, et lorsqu'il embrassait les genoux de l'empereur, Sa Majesté le releva et le mena dans sa tente. L'empereur fut fort longtemps en conférence avec lui, et lorsqu'il dîna, il lui envoya plusieurs plats de sa table ; il fit ensuite entrer tous les Grands, et après avoir tenu conseil, et les avoir renvoyés, il demeura encore assez longtemps seul avec le général. Lorsqu'il sortit, il fut salué et embrassé de tous les Grands de la cour, chacun s'empressant de le féliciter ; car il est universellement aimé, et estimé. Le même jour on donna audience à l'ambassadeur du Caldan et on le congédia. Il assura que son maître avait dessein de se soumettre à l'empereur, dès qu'il saurait que Sa Majesté l'aurait pour agréable, et qu'elle lui pardonnerait ce qui s'était passé. Comme on se défiait de la sincérité de cette soumission, plusieurs furent d'avis de retenir l'ambassadeur, et