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rendu à sa couronne, surtout de ce que le manquement de vivres et de chevaux ne les avait pas rebutés ; il leur remit tout l'argent qu'ils avaient emprunte de la caisse impériale, qui se montait à cent cinquante mille taëls ; et il promit de récompenser en particulier ceux qui s'étaient distingués. Il demanda ensuite aux principaux officiers un détail de leur fatigue et de leur marche. Tous louèrent le général Fian gou pé, qui avait tellement gagné les cœurs des soldats, qu'ils faisaient sans répugnance tout ce que ce général leur ordonnait. Le temps fut, comme les jours précédents, serein et tempéré. Le 20 nous fîmes environ quarante lys, droit à l'ouest, toujours dans la même plaine qui est fort unie, et où nous trouvâmes plusieurs terres labourées, et des villages semés de côté et d'autre. Un peu avant que d'arriver au lieu où nous campâmes, proche d'un village, nommé Tarhan cajan, nous tombâmes sur de petites élévations de terre. Ce sont les restes d'une ville qui était dans cet endroit de la plaine, au temps que régnaient les Tartares Yuen. Il y a eu, dit-on, plusieurs villes dans ce pays, qui dans la vérité est fort bon, et propre à être cultivé. Cependant il n'y a pas un arbre. Nous vîmes encore une tour ou pyramide de pagode, proche le village de Tarhan. L'empereur vint toujours en chassant au lièvre, et en tua six ou sept. Le vice-roi, le trésorier général, et les juges des crimes de la province de Chan si, vinrent saluer l'empereur. Le temps fut comme le jour précédent. Le 21 nous fîmes encore cinquante lys, au sud-ouest, et à l'ouest-sud-ouest, toujours dans la même plaine, dont le terrain est partout fort uni, et fort bon, quoique la terre n'y soit cultivée qu'aux environs de quelques hameaux qu'on trouve çà et là. L'empereur vint toujours en chassant au lièvre, et en tua un bon nombre ; il ne manqua presque aucun de ceux qu'on faisait passer devant lui. Nous campâmes proche d'un gros village, nommé Lysou, où il y avait une pagode. Le temps fut comme le jour précédent. Le 22 nous fîmes soixante-dix lys environ, au sud-sud-ouest, et nous vînmes camper sur le bord du Hoang ho, en un lieu nommé Houtan hojo. Les cinquante premiers lys que nous fîmes, furent toujours dans la même plaine, ensuite le terrain était inégal, plein de hauts et de bas, et d'un sable dur, où il y avait beaucoup de lièvres. L'empereur en tua plusieurs. A dix lys du lieu où nous campâmes, nous trouvâmes les restes d'une ville assez grande, nommée Toto, dont l'enceinte, qui est de terre, subsiste encore ; mais il n'y a dedans que fort peu d'habitations. On y avait fait un magasin de riz ; on me dit qu'il y en avait plus de soixante-dix mille tan 1. L'empereur en fit distribuer pour vingt jours à tous ceux de sa suite. A sept ou huit lys du Hoang ho, on voit un grand croissant de petites montagnes, toutes d'une terre sablonneuse. Après les avoir traversées,