Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/419

Cette page n’a pas encore été corrigée

les nuages ; ce vent s'augmenta après midi, et devint très violent vers le soir. Le 14 nous séjournâmes. Le temps fut serein et tempéré, presque sans vent. Le 15 nous séjournâmes encore. Le temps fut couvert tout le matin, et il semblait se disposer à la neige ; mais vers le midi les nuages se dissipèrent, l'air redevint serein, et fut toujours tempéré. Le 16 et le 17 nous séjournâmes encore. Le temps fut serein et tempéré. Le 18 nous partîmes de Houhou hotun, et nous fîmes cinquante lys, à l'ouest-sud-ouest, toujours dans une grande plaine fort unie, et cultivée en plusieurs endroits. Nous vîmes sur le chemin à droite et à gauche plusieurs villages, et nous passâmes deux petites rivières. La première n'était qu'un bon ruisseau, mais la seconde était assez profonde quoique peu large. On avait dressé un pont, parce qu'elle ne pouvait se passer à gué. Elle coule au nord-ouest, et va se jeter dans le Hoang ho ; elle s'appelle Tourghen ; nous campâmes dans la même plaine, proche un gros village nommé Ontiin cajan. Lorsque l'empereur partit de Houhou hotun, il trouva quantité de lamas rangés en haie sur le grand chemin, tous avec leurs habits de cérémonie, enseignes, trompettes, hautbois, etc. de même que lorsqu'il arriva, il fut suivi d'un grand nombre de régulos et de taikis mongous et kalkas, qui l'étaient venus saluer de toutes parts, auxquels il avait fait beaucoup de caresses ; car il les avait fait entrer dans sa tente, aussi bien que leurs femmes, et leurs enfants ; il les avait régalés, et leur avait fait présent d'habits, de pièces de soie, et d'argent. L'empereur, pendant son séjour à Houhou hotun, fit aussi acheter tout ce qui put se trouver d'Eluths hommes, femmes, et enfants qui avaient été pris à la dernière bataille ; il se fit une affaire de réunir les familles qui avaient été divisées, le mari avec sa femme, les pères et mères avec leurs enfants. Il eut même la bonté de leur faire donner à tous des habits de fourrures honnêtes, et il donna ordre qu'on en achetât pour ceux qui se pourraient trouver dans la suite. Il laissa même un officier de sa maison à qui il confia ce soin. Le temps fut serein, tempéré, et fort calme. Le 19 nous séjournâmes, pour attendre un détachement de deux mille cinq cents cavaliers, qui revenaient de garder la frontière de la Tartarie appartenante à cette couronne, et qui avaient eu part à la victoire remportée sur les Eluths. L'empereur, qui ne les avait pas vus depuis cette action, alla à leur rencontre, dès qu'ils furent près du camp ; il leur avait déjà envoyé quelques jours auparavant des bœufs et des moutons, avec un des principaux officiers de sa maison. Du plus loin qu'ils aperçurent Sa Majesté, ils jetèrent des cris de joie. L'empereur les fit manger en sa présence, et les fit servir par les Grands et les officiers de sa cour ; il leur marqua la satisfaction qu'il avait du service important qu'ils avaient