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un peu couvert le matin, ensuite il fut serein et tempéré, et même un peu chaud pour la saison. Le 16 nous fîmes 50 lys, toujours dans les montagnes du détroit de Nan keou. Nous allâmes camper au bord de ce détroit, au-delà d'un bourg, nommé Chatao, qui est à l'extrémité de ce détroit. C'était autrefois une forteresse qui fermait l'entrée du détroit du côté du nord. Le temps fut couvert presque tout le jour, et il plut un peu après midi. Après avoir passé une montagne, nommée Palim, qui est presque à l'extrémité septentrionale du détroit, nous commençâmes à sentir un air bien plus froid ; le soir il s'éleva un grand vent de nord qui amena le froid, et chassa tous les nuages. Le 17 nous fîmes cinquante lys, et vînmes coucher à Hoaylay hien. Le temps fut serein tout le jour, mais il fit un grand vent de nord jusqu'après midi, qu'il commença à diminuer, et cessa tout à fait le soir. Le 18 nous fîmes encore cinquante lys, et nous vînmes coucher dans un bourg muré, médiocrement grand, nommé Cha tching 1. Le temps fut serein et tempéré, et sans vent tout le jour. Le 19 nous fîmes cinquante lys, et nous campâmes en un lieu nommé Tchang hoa yuen, un peu au-delà d'un petit bourg, nommé Ki ming, du nom d'une montagne, au pied de laquelle il est situé. Cette montagne est fort haute, et fort escarpée vers le sommet ; elle est cultivée jusque vers le milieu. Il faut marcher quatorze lys pour aller jusqu'au sommet, sur lequel il y a une pagode. L'empereur y monta avec peu de gens de sa suite. Nous campâmes le long d'une petite rivière, nommée Yang ho ; après l'avoir côtoyée pendant près de trente lys, nous passâmes vers le milieu du chemin une petite ville, nommée Pao ngan, qui me parut fort peuplée. Le temps fut serein et tempéré tout le jour, et il ne fit que peu de vent. Le 20 nous fîmes cinquante lys, et vînmes coucher à Suen hoa fou. Nous passâmes d'abord un détroit de montagnes, entre lesquelles coule la rivière de Yang ho, qui par sa rapidité emporte avec elle beaucoup de terre, ce qui rend ses eaux troubles. Il soufflait un vent fort froid dans ce détroit, mais après l'avoir passé, nous entrâmes dans une grande plaine, au milieu de laquelle est la ville de Suen hoa fou. C’est une grande ville qui a été autrefois considérable et fort peuplée du temps de Ming tchao. Il y avait toujours cent mille soldats dans cette ville et aux environs, pour veiller sur les Tartares, et les empêcher de pénétrer dans la Chine de ce côté-là, où l'entrée est bien plus facile que dans la plupart des autres. Il n'y avait alors guère plus de mille soldats, tous Chinois. Ils étaient rangés en bataille sous les armes, des deux côtés du grand chemin, à une demie lieue de la ville ; puis un grand nombre de bacheliers, de licenciés, et ensuite le peuple tous rangés le long du grand chemin jusqu'à la ville, étaient à genoux, et battaient la tête contre terre lorsque l'empereur passait.