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tellement fatiguée, que le général avait été obligé d'en laisser la plus grande partie derrière, qu'il amenait seulement avec lui deux mille hommes, lesquels étaient encore à dix journées de l'armée de Fian gou pé ; qu'ils la suivaient à cette distance, et que le général seul avec quelques officiers avaient joint l'armée de Fian gou pé. L'empereur averti de la venue du lama avec les deux prisonniers Eluths, eut tant d'impatience d'apprendre des nouvelles, qu'il monta aussitôt à cheval pour s'aller promener du côté que venait ce lama avec sa troupe, afin de le rencontrer, comme il fit. Le 27 nous séjournâmes encore, pour attendre les vivres ; on tint conseil toute la matinée sur les nouvelles qu'on avait appris la veille. On résolut de demeurer encore deux jours dans le même camp où on était, en attendant que les vivres fussent arrivés ; qu'ensuite on s'avancerait encore à une journée de chemin, et que là toute l'armée se rassemblerait, et séjournerait quelques jours pour attendre l'armée de Fian gou pé. Le temps fut couvert et fort froid pour la saison tout le matin, en sorte que je fus obligé de vêtir deux vestes de peaux comme dans l'hiver, il faisait un vent médiocre du sud-ouest, qui s'étant tourné à l'ouest, vers le midi, dissipa les nuages, et l'air fut serein jusqu'à la nuit ; mais après le coucher du soleil, il s'éleva un vent fort violent du nord-nord-ouest qui rafraîchit beaucoup l'air. Le 28 nous séjournâmes encore, pour attendre les vivres. Le temps fut serein tout le jour ; mais il fit toujours un grand vent de nord-nord-ouest, qui nous obligea d'être vêtus comme en hiver ; sur le soir le vent tourna à l'ouest, et l'air se remplit de nuages qui se dissipèrent la nuit, le vent étant revenu au nord. Ce jour-là les troupes de deux des cinq étendards qui composent l'arrière-garde, ou qui étaient demeurés derrière, arrivèrent, et vinrent camper proche de nous. Le 29 nous séjournâmes encore, pour attendre des vivres ; en effet, il arriva ce jour-là grand nombre de charrettes chargées de riz, qui fut distribué selon les besoins de chacun. L'empereur fit aussi distribuer des bœufs et des moutons aux soldats. Le temps fut serein, et de temps en temps couvert de nuages, toujours avec un grand vent d'ouest. Sur le soir il revint au nord-ouest. Plusieurs chevaux des plus gras de notre équipage moururent en ce camp d'une maladie contagieuse, qui venait de la mauvaise qualité des eaux, ou au moins de ce qu'ils ne buvaient pas suffisamment ; leur maladie se manifestait par un bouton, ou enflure à la gorge. Le 31 nous fîmes quatre-vingt-dix lys au nord-ouest ; en sortant du camp, nous allâmes environ deux lys au sud, tournant autour de diverses petites collines remplies de pierres ; ensuite nous tournâmes à l'ouest, et enfin nous prîmes au nord-ouest, qui fut notre route ordinaire ; le terrain était au commencement rempli de pierres, puis il fut de sable, mêlé d'une terre fort dure, toujours découvert, mais moins uni que celui des