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tout le jour, avec un grand vent de sud et de sud-ouest. Le 30 nous séjournâmes dans notre camp, pour laisser prendre les devants aux troupes de deux étendards qui nous avaient atteint ; ces troupes défilèrent avec leur bagage devant l'empereur, qui demeura deux heures hors de ses tentes pour les voir passer. Il témoigna de la douleur de voir les chevaux et les autres bêtes de charge si maigres, et en si mauvais état. Il dit publiquement, que lui et son Conseil avaient mal fait de partir si tôt, et dans un temps si peu propre, et d'avoir obligé ses troupes et les gens de sa suite, de charger leur équipage du riz nécessaire pour vivre ; qu'il aurait fallu ne les en charger qu'au sortir de la grande muraille, afin de soulager les bêtes de charge. Deux des enfants de Sa Majesté se mirent à la tête de chacun des deux étendards qu'ils doivent commander, et ayant pris congé de l'empereur leur père, ils marchèrent avec ces troupes. Le temps fut serein, et il fit un vent médiocre de nord-ouest et d'ouest. Le premier jour de mai le ciel était fort couvert ; lorsque l'on se préparait à partir, il tomba de la neige ; c'est pourquoi l'empereur fit encore publier qu'on séjournerait ce jour-là ; les nuages se dissipèrent pourtant bientôt, et le temps fut fort serein tout le jour, avec un vent médiocre de nord-ouest et d'ouest. Le 2 nous fîmes 55 lys au nord, prenant quelquefois un peu de l'ouest, dans un pays à peu près semblable à celui des jours précédents, si ce n'est qu'il était un peu plus inégal, et qu'il y avait plus de sables mouvants, mais aussi il y avait bien plus d'herbe, et si elle n'avait pas été sèche, elle eût fourni de bons fourrages. Nous montâmes une colline assez haute, et le pays paraissait s'élever considérablement ; nous vînmes camper en un lieu nommé Sira souritou, où il y avait de l'eau en abondance. On y trouva trois mares ou étangs, et beaucoup de fourrages aux environs ; quoique ce fût presque partout un terrain de sables mouvants, ces sables ne laissaient pas d'être pleins d'une herbe fort menue à la vérité, et de peu de suc, mais assez haute, en sorte qu'une partie de l'équipage s'en servit pour faire du feu à la cuisine. Ce pays est plein de collines de sable ; nous campâmes au sud d'une de ces collines, qui nous couvrait du vent de nord. Le temps fut très serein et très doux ; il ne fit qu'un peu de vent d'est et de nord-est, qui cessa vers le midi. On recommença à ne plus faire qu'un repas par jour, l'empereur en ayant fait publier l'ordre, et en donnant lui-même l'exemple. Le soir nous allâmes observer, le père Thomas et moi, la variation de l'aimant sur une petite colline qui était derrière nous, et qui en avait une au couchant à peu près de même hauteur ; le soleil entrant dans l'horizon, était de cent douze degrés quarante minutes, du point du midi, ou à vingt-deux degrés quarante minutes du vrai orient ; d'où il s'ensuit que la variation n'allait pas à un degré. Le soir nous prîmes