Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/379

Cette page n’a pas encore été corrigée

avant la nuit. Nous campâmes dans une petite plaine entre deux étangs. On nous dit que l'eau de celui qui était à l'orient était bonne à boire, mais que l'autre était salée et amère. Outre cela il y avait plusieurs petites mares dont l'eau paraissait de la lessive, tant elle était pleine de nitre ; ce lieu s'appelle Holbo. Le temps fut fort serein jusque vers les trois heures après midi qu'il se couvrit, et que le vent, qui avait été sud jusque-là, se remit au sud-est. Sur le soir il fit quelques éclairs, et on entendit quelques coups de tonnerre de loin, mais il ne plut que fort avant dans la nuit, et la pluie ne dura pas longtemps. Le 22 jour de Pâques, le temps étant fort couvert le matin, et le vent étant toujours sud-est, on fut assez longtemps en doute si on marcherait, ou si on séjournerait, mais enfin comme le temps s'éclaircit, on fit charger le bagage, et nous partîmes sur les dix heures. Nous fîmes environ trente lys au nord, toujours entre ces hauteurs de sable, où les chemins, quoique réparés avec soin, étaient fort difficiles, surtout pour les charrettes ; les pieds des chevaux, et les roues des charrettes enfonçaient bien avant dans ces sables mouvants. Le temps fut partie serein, partie couvert tout le jour, le vent toujours sud-est. Nous vînmes camper entre des sables mouvants, proche lesquels il y avait plusieurs petites mares d'eau. On nous dit qu'a dix lys du côté de l'est, il y avait une fontaine de très bonne eau ; plusieurs en envoyèrent chercher pour leur bouche, ce lieu se nomme Anghirtou. Le 23 nous fîmes trente-sept lys, presque toujours au nord prenant seulement quelquefois un peu de l'ouest, toujours entre des hauts et bas de sables mouvants. Le temps fut fort couvert dès le matin, et sur les neuf ou dix heures il commença à neiger ; la neige dura jusque au soir, et toute la nuit, avec un grand vent de sud-est, il faisait aussi froid que dans le grand hiver à Peking ; il n'était pas à la vérité si aigu, mais c'était un froid humide qui était très incommode, surtout pour les chevaux, en sorte qu'il en mourut plusieurs, et tous souffrirent extrêmement, faute de fourrage. Nous campâmes au nord d'une grande plaine, assez proche d'un grand étang ; il y avait de l'eau en abondance, mais mauvaise à boire, et pleine de nitre. Ce lieu s'appelle Houjimouk, du nom de l'étang. Le 24 nous séjournâmes à cause du mauvais temps qu'il avait fait tout le jour et la nuit précédente. La neige cessa presque entièrement le matin, mais le vent de sud-est continua. Sur le midi il se rangea tout à fait à l'est ; la nuit il revint à l'ouest, et fut médiocre. Le 25 nous fîmes environ 42 lys, la plupart au nord-nord-ouest, et une partie droit au nord, presque toujours dans des sables mouvants. Les chemins n'étaient pas tout à fait si difficiles. Il y avait moins à monter dans les sables, et l'on trouvait de temps en temps d'assez bons intervalles de sables durs, où l'on pouvait marcher aisément. Nous vîmes quelques tentes de Mongous épars çà et là. Nous campâmes dans une grande plaine, nommée Kaltou. Cette plaine, qui prend son nom d'un étang qu'on