Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/371

Cette page n’a pas encore été corrigée

nous fîmes 50 lys, et nous campâmes dans un village, nommé Nan tchin tchoang. L'empereur fit presque tout le chemin par eau, sur une petite barque ; les chasseurs et les officiers de sa suite marchaient rangés en file des deux côtés de la rivière, battant la campagne pour faire lever des lièvres, et les amener sur le bord de la rivière, où Sa Majesté les tirait, les uns de dessus la barque, et les autres mettant pied à terre ; elle tira aussi quelques canards. Ce jour-là un des principaux régulos de Peking vint au-devant de l'empereur, et le salua lorsqu'il montait à cheval pour partir. Le 21 nous fîmes cent lys, et nous campâmes dans un bourg, nommé Chui yn hien. L'empereur fit les quarante premiers, et les vingt derniers lys à cheval, et les quarante autres par eau, toujours en chassant aux lièvres, comme les jours précédents ; il en tua plusieurs, et il prit des faisans et des cailles avec l'oiseau ; une bonne partie des plus grands mandarins de Peking vinrent saluer l'empereur soit dans la route, soit au lieu où nous campâmes. Le 22 l'empereur partit deux heures avant la pointe du jour pour se rendre de bonne heure à Peking, qui n'est éloigné de Chui yn hien que de soixante lys. Après avoir fait environ vingt lys, il fut rencontré avant le jour, par le prince héritier, son fils, qui était parti à minuit de Peking, pour venir au-devant de son père ; ils firent ensemble le reste du chemin, et mangèrent à trente lys de Peking, dans un village ; Sa Majesté me fit encore l'honneur de m'envoyer des plats de sa table, comme elle avait fait très souvent pendant le voyage, particulièrement les sept ou huit derniers jours qu'elle n'y manqua point soir et matin. Nous arrivâmes à Peking avant midi.


Cinquième voyage du père Gerbillon en Tartarie, fait à la suite de l'empereur de la Chine en l'année