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l'autre ; ceux de dessous étaient de pâtisseries, de confitures, et de fruits secs ; l'étage de dessus contenait de grands plats de viande de bœuf, de mouton, de venaison bouillie et rôtie, mais toute froide. Il y avait des plats où se trouvait presque un quartier de bœuf tout entier, d'autres où était tout le corps d'un mouton, dont on avait retranché la tête, les épaules, et les gigots ; tous ces mets étaient couverts d'une serviette blanche à chaque table. Quand les Kalkas furent placés selon leur rang, l'empereur les fit asseoir, de même que les régulos, les princes du sang, les cong, et les Grands de l'empire. Tous remercièrent premièrement l'empereur de l'honneur qu'il leur faisait, et ils s'assirent sur leurs coussins étendus à terre. La plupart des taikis kalkas qui n'avaient pas de coussins, s'assirent à plate terre, après quoi l'empereur appela le fils de Chataktou han, Tche tchin han et environ une douzaine des premiers taikis, qu'il fit venir l'un après l'autre proche de son estrade ; il leur demanda leur nom, leur âge, et leur fit quelques autres petites questions semblables ; ils étaient à genoux sur une natte, et répondaient en cette posture ; après quoi l'empereur les renvoya à leur place. Les deux premiers maîtres d'hôtel de l'empereur allèrent prendre sur le buffet préparé, les tables qui étaient destinées pour sa personne, ils les portèrent eux-mêmes aidés des autres maîtres d'hôtel, et suivis de tous les officiers qui ont soin de la table de Sa Majesté. Il y avait deux tables servies, en vaisselle d'or, et plusieurs autres plats couverts. Après avoir posé les deux tables devant l'empereur sur l'estrade, et les avoir découvertes de même que les plats, ce qu'ils firent avec beaucoup de lenteur et de respect, les officiers du gobelet allèrent aussi prendre sur le buffet de grands vases d'or et d'argent pleins de thé tartare, et les apportèrent avec beaucoup de cérémonies ; à dix ou douze pas de l'empereur, ils se mirent à genoux, et ensuite le chef du gobelet prit la coupe de l'empereur, qui était d'une espèce d'agate, avec un couvercle d'or, et fit verser dedans du thé tartare par un autre officier du gobelet, l'un et l'autre étant toujours à genoux ; après avoir versé le thé, et avoir couvert la coupe, le chef du gobelet se leva, et élevant la coupe au-dessus de sa tête avec les deux mains, il vint en cette posture avec beaucoup de gravité jusqu'auprès de l'empereur ; alors fléchissant les genoux, il présenta la coupe à Sa Majesté, et en ôta le couvercle ; l'empereur prit sa coupe, et après avoir tant soit peu bu de thé, il la rendit ; on la reporta avec la même cérémonie. Il est à remarquer que pendant que l'empereur boit, tous les assistants se mettent à genoux, et touchent la terre de la tête, ce qui se pratique particulièrement dans les festins, et dans les lieux de cérémonie. Après qu'on eut reporté la coupe de l'empereur, on versa du thé pour les fils de Sa Majesté, pour les régulos, pour les princes du sang, et pour les princes kalkas ; mais on eut grand soin d'en porter aux régulos de Peking en même temps qu'aux trois empereurs kalkas. Chacun avant que de boire, et après avoir bu, fléchit un genou en se prosternant jusqu'à terre. Comme les lamas