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furent aussi rangés sous les armes, mais à pied avec tous leurs étendards, grands et petits dans la disposition suivante. Au dehors des trois enceintes intérieures du quartier de l'empereur, à dix pas de la porte la plus extérieure, on avait tendu un grand pavillon jaune d'environ quatre toises de largeur sur trois de longueur, et un autre plus petit derrière celui-ci ; tous deux de la même façon que celui qui était au devant de la tente de l'empereur ; sous le grand pavillon était une estrade haute d'environ deux pieds, couverte de deux tapis de feutre ; l'un de simple laine blanche, et l'autre à fond rouge avec des dragons jaunes. Au milieu de cette estrade, qui n'avait pas plus de cinq pieds en carré, était un coussin de satin jaune, avec une broderie plate de fleurs et de feuillages de différentes couleurs, et des dragons de l'empire en or, pour servir de siège à l'empereur ; la terre était couverte de feutre, et par-dessus de nattes fines du Tong king. Aux deux côtés de ce pavillon un peu plus au sud, environ à dix pas de distance, il y avait deux autres grands pavillons de simple toile violette ; sur le devant, vis-à-vis du grand pavillon de l'empereur, il y en avait encore un autre petit fait de la même manière, sous lequel se trouvait une table chargée de vases et de coupes d'or ; au bas de cette table et tout autour on voyait quantité de vases et de porcelaines pleines de vin ; des deux côtés du pavillon de l'empereur on avait rangé une grande quantité de tables chargées de viandes ; tout l'espace qui se trouvait depuis l'enceinte des tentes de l'empereur, jusqu'au quartier de l'avant-garde qui avait bien trois cents pas, était occupé par les soldats qui étaient rangés en haie de côté et d'autre, tous armés de leur arc et de leurs carquois, avec leurs étendards déployés, et leurs officiers à leur tête, vêtus de leurs habits de cérémonie, qui ne diffèrent en rien de celui des autres mandarins. Outre cela entre les rangs des soldats les trompettes, les hautbois, les tambours, et toutes les marques de la dignité impériale, qui consistent en plusieurs parasols, en lances de différentes sortes, etc. étaient portées par des hommes revêtus d'une grande robe de taffetas rouge semée de cercles, remplis de taches blanches. C’est l'habit de cérémonie de ces gens-là. A la tête de toutes ces marques de la dignité impériale, on voyait quatre éléphants, deux de chaque côté, qu'on avait amenés exprès de Peking, et dont le harnais était superbe. On donne à ces éléphants le nom de porteurs des pierreries de la couronne, mais à dire vrai, ils n'en portent jamais ni sur leur enharnachement, ni dans ces grands vases de cuivre doré, dont ils sont chargés. Il y avait aussi plusieurs chevaux de main de l'empereur rangés de part et d'autre, magnifiquement enharnachés. Tout étant ainsi disposé, les Grands de la cour, les officiers de la maison de l'empereur et ceux des tribunaux qui étaient venus à la suite de Sa Majesté, étant placés chacun selon son rang et sans confusion, les régulos et les princes du sang impérial mantcheoux, de même que les régulos et princes mongous,