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la nouvelle maison impériale Tsing tchao et la dignité de tsing vang, qui est le plus grand titre d’honneur qu’un empereur chinois puisse donner à un prince de sa dépendance, et qu’on a traduit dans les relations, par le nom de Régulo du premier ordre.

Le Cartching n’a guère plus de 42 de nos grandes lieues, en le prenant nord et sud : mais il s’étend beaucoup plus de l’est à l’ouest, où sont en partie les lieux de chasse de l’empereur, et peu loin de là les belles maisons de plaisance, où ce grand prince passe ordinairement tout l’été : car les chaleurs sont dans tous ces quartiers là beaucoup plus tolérables qu’à Peking ; quoiqu’on ne compte jusqu’à Geho, où est bâtie la plus belle, qu’environ 40 lieues en passant par Kou pe keou, une des portes de la grande muraille, qui est presque au milieu du chemin qui y conduit. Au-delà de cette porte, après qu’on a passé le pays de la chasse, en allant vers le nord, on trouve les terres des princes d’Onhiot[1] et de Parin qui sont alliés à la maison impériale depuis bien des années. Le pays de Parin est le plus étendu, et est assez semblable d’ailleurs à celui d’Onhiot, qui n’est que médiocrement bon. Il n’a aussi qu’un petit nombre de maisons bâties auprès du palais de la princesse fille de l’empereur, où logent les gens qui l’ont suivi. Nous en fûmes très bien reçus : et il est vrai que, même parmi les Tartares, les princes ont dans leur air et dans leurs manières, je ne sais quoi, qui les fait distinguer de leurs sujets.

Ceux-ci ne sont traités, ni ici, ni ailleurs, d’une manière trop dure ; et s’ils ne se nommaient point esclaves en parlant à leurs maîtres, on ne croirait pas qu’ils le fussent, tant ils ont d’accès auprès d’eux, et de facilités à en être écoutés sur les moindres affaires. Mais cette espèce de familiarité ne diminue en rien leur respect : ils sont persuadés dès leur plus tendre enfance, qu’ils ne sont nés que pour servir, et leurs maîtres pour commander.

Parin et Onhiot ont aussi plusieurs princes : le gendre de l’empereur avait alors le titre de tsing vang, ou Régulo du premier ordre, et un des princes d’Onhiot celui de kiun vang, ou Régulo du second ordre. Sa mère avait bâti un petit palais près d’une petite rivière nommée Sirgha ou Sibe : pour lui, il campait ordinairement sur le bord, tantôt dans un endroit, et tantôt dans un autre. Mais parmi les nations Mongous ou Mongols dépendantes à présent de l’empereur, la plus nombreuse et la plus renommée est celle des Kalka : car elle occupe encore aujourd’hui plus de deux cents lieues de pays est-ouest, et les bords des plus belles rivières de cette Tartarie.

Celle de Kalka pira dont ils ont pris le nom, est maintenant presque la moins fréquentée. Ils la font sortir d’une fameuse montagne nommée Suelki, ou Siolki, éloignée de Parin de 84 lieues, et de Tçitcicar de 64. Ils prétendent qu’elle est aussi la source de plusieurs autres rivières ; mais il

  1. Quelques Tartares prononcent Onihot.