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que je n'ai vu nulle part ailleurs. Les Chinois l'appellent ho ki, qui signifie poule de feu, peut-être parce qu'autour des deux yeux, cet oiseau a une ovale de petites plumes d'une couleur de feu très vive ; tout le reste du corps est de couleur de cendre ; il est un peu plus gros qu'un faisan, et a le corps et la tête assez semblable aux poules d'Inde ; il ne peut voler ni haut ni loin, de sorte qu'un cavalier l'attrape aisément à la course. Le 23 nous partîmes à l'ordinaire vers les sept heures et demie du matin, et nous fîmes environ quarante lys ; nous campâmes dans une vallée nommée Hamar tabahan Nianga, c'est-à-dire, le détroit de la montagne de Hamar sur les bords de la petite rivière de Hakir. On fit presque tout le chemin en chassant ; car on fit ranger les chasseurs comme le jour précédent sur une grande ligne, qui occupait plus d'une demie lieue d'étendue sous les mêmes étendards, et dans la même disposition. On traversa dans cet ordre des montagnes, des vallées, des bois, et des campagnes, donnant la chasse à tout ce qui se rencontrait. On tua encore un assez grand nombre de cerfs et de chevreuils, et surtout un léopard qui se trouva dans un fort de broussailles, d'où on eut bien de la peine à le faire sortir ; car il fallut que les piqueurs de l'empereur battissent ce fort avec leur demie pique, allant toujours à pied immédiatement devant la personne de Sa Majesté, qui tirait incessamment des flèches au hasard, pour tâcher de le tirer du lieu où il était caché ; il sortit enfin, et ayant été vivement poursuivi, il fut enfermé dans un lieu découvert, où après que l'empereur lui eut lancé une flèche dans le corps, on lâcha les chiens sur lui qui l'achevèrent avec assez de peine ; car tout blessé et renversé qu'il était, il ne laissait pas de se défendre des griffes et des dents. Le 24 nous fîmes bien 60 lys en chassant, mais le bagage qui vint par le droit chemin n'en fit pas plus de trente ; nous campâmes encore sur le bord de la rivière de Hakir en un détroit de montagnes nommé Harongha. On vint toujours en chassant comme le jour précédent, et nous ne faisions que monter et descendre ; nous passâmes entr'autres deux montagnes très hautes et très roides. On tua un très grand nombre de cerfs et de chevreuils, quoique les chasseurs ne fussent pas en si grand nombre. Tous les Mongous que l'on avait fait venir les jours précédents, étaient retournés chez eux ; s'ils avaient été présents, je crois qu'on aurait tué près de cent, tant cerfs que chevreuils, car tout en était plein ; j'en vis tuer plusieurs par l'empereur ; j'en vis prendre d'autres par les chiens ; de sorte qu'il y eut tout le jour un grand fracas ; on prit aussi beaucoup de faisans ; on en prit même quelques-uns à la main à force de les lasser, car cet oiseau ne peut pas voler loin, ni longtemps, et il est facile de le prendre quand il est un peu las. Le 25 nous partîmes sur les huit heures du matin ; nous marchâmes presque toujours en chassant, et nous ne fîmes que quarante lys de droit chemin ; nous campâmes au-delà des montagnes en une grande plaine, qui n’est environnée que de collines. Cette plaine s'appelle Poutchoui pouhoutou, c'est-