Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/280

Cette page n’a pas encore été corrigée

de zibeline fort noire, et avait un bonnet de cérémonie, qui n’est distingué des autres que par une espèce de pointe d'or, au haut de laquelle il y a une grosse perle en forme de poire, et au bas, d'autres perles toutes rondes. Tous les mandarins portent aussi au sommet de leurs bonnets de cérémonie, chacun une pierre précieuse. Les petits mandarins du neuf ou huitième rang, n'ont que des pointes d'or ; depuis le septième ordre jusqu'au quatrième, ce n’est que du cristal de roche taillé. Le quatrième a une pierre bleue, et depuis le troisième jusqu'au premier, elle est rouge toute taillée en facettes. Il n'y a que l'empereur et le prince héritier, qui portent une perle au sommet du bonnet. Après que l'empereur fut rentré, nous le suivîmes jusqu'à la porte qui est au bout de la septième cour. Nous le fîmes avertir que nous étions venus pour lui rendre aussi nos respects ; cependant nous suivîmes un taiki ou prince mongou, petit-fils de l'aïeul de l'empereur, et déjà destiné pour être son gendre, qui était aussi venu là pour lui rendre ses hommages, ce qu’on lui fit faire au milieu de la cour, ayant le visage tourné du côté du nord, où était alors l'empereur. Sa Majesté envoya à ce prince un grand plat d'or, rempli de viandes de sa table ; il envoya aussi un autre plat tout semblable à deux de ses hias ou gardes, qu'il considère le plus. Ensuite l'ordre vint de nous mener à l'appartement d'Yang sin tien, ou nous avions coutume de nous rendre tous les jours. De là nous allâmes à la porte des deux frères de l'empereur, qui sont les deux premiers régulos, à celle des enfants du quatrième régulo mort l'année dernière, à celle de So san laoyé, et des deux Kiou kieou pour les saluer ; car la coutume est de se présenter seulement à la porte. Il est rare qu'on se voie ce jour-là. Le frère aîné et les trois régulos nous envoyèrent chacun un de leurs gentilshommes pour nous remercier, s'excusant sur la fatigue qu'ils avaient eu à essuyer tout le matin, soit en accompagnant l'empereur à la salle de ses ancêtres, soit en attendant fort longtemps dans le palais 1 ; l'officier que le frère aîné de l'empereur nous envoya, nous obligea d'entrer dans la salle où ce prince donne audience, et d'y prendre du thé ; de sorte que nous ne pûmes nous en défendre, comme nous avions fait chez les autres. Le 13 nous fûmes appelés le père Bouvet et moi dans l'appartement d'Yang sin tien, pour y donner le modèle d'un des chandeliers, dont les chandelles se mouchent d'elles-mêmes. L'empereur qui vint nous y trouver, demanda en tartare comment allait notre étude de cette langue ; je lui répondis de même en tartare, que Sa Majesté nous ayant donné le moyen le plus propre pour la bien apprendre, nous tâchions d'en profiter. Alors ce prince se tournant vers les gens qui l'environnaient : — Ils ont profité en effet, dit-il, leur langage est meilleur et plus intelligible. Sur ce que