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dont l'eau est excellente à boire et fort claire. Les montagnes qui sont de part et d'autre de cette vallée sont la plupart assez escarpées, et en partie couvertes d'arbres, en partie de rochers. Cette vallée s'élargit en quelques endroits et forme des plaines assez agréables, dont le terroir paraît bon et propre à être cultivé ; il n'y en a cependant qu'une petite partie qui le soit. Il y a partout dans cette vallée de bons pâturages. Sur la fin du chemin nous tournâmes tout court vers le sud ouest, et après avoir fait un ou deux lys à ce rumb, nous vînmes camper au-delà d'une petite rivière, dans laquelle nos gens pêchèrent une bonne quantité de petits poissons assez semblables à celui que nous appelons des vandoises ; cette rivière ne peut guère passer que pour un bon ruisseau, au moins en l'état que nous la vîmes ; car elle était fort basse et assez peu large ; elle a son cours du sud-ouest au nord-est, serpentant et tournoyant beaucoup, et coulant avec assez de rapidité. Le 9 le teins menaça le matin de pluie ou de neige ; car le vent d'ouest qui avait continué d'être fort violent toute la nuit, s'étant abattu au lever du soleil, il s'éleva peu après un vent de sud assez grand, qui amena des nuages ; mais le vent de nord-ouest ayant recommencé peu après avec la même violence que les jours précédents, dissipa aussitôt toutes ces nuées, et augmenta le froid qui avait été assez modéré les deux jours précédents ; le vent dura tout le jour avec beaucoup de violence. Nous fîmes 69 lys presque droit au sud, prenant cependant quelquefois un peu de l'est dans les détours des montagnes ; les trente premiers nous suivîmes une vallée semblable à peu près à celle du jour précédent, si ce n'est qu'elle était un peu plus agréable et plus cultivée en quelques endroits par les Mongous, qu'elle était arrosée d'un gros ruisseau, qu'elle était diversifiée d'arbres, et pleine de perdrix ; nous en faisions partir à tous moments, aussi bien que des cailles et des faisans ; les oiseaux de proie de Kiou kieou en prirent quelques-uns. Après avoir fait 50 lys environ, nous tournâmes un peu vers l'est, et nous suivîmes une autre vallée arrosée aussi d'un ruisseau, mais qui était à sec en plusieurs endroits ; nous vînmes camper proche d'un autre ruisseau où il y avait de fort bons fourrages aux environs des montagnes, semblables à peu près à celles du jour précédent. Le 10 le temps fut serein tout le jour, avec un vent d'ouest et de nord-ouest assez violent ; nous fîmes 70 lys, quarante jusqu'au pied du mont Petcha, que les Mongous appellent en leur langue, Hamar tabahan, et le reste à passer ce lieu de Petcha, qui n'est pas une simple montagne, mais un amas de plusieurs montagnes, dont quelques-unes sont fort hautes et couvertes de pins, les autres sont en partie découvertes, et moins hautes. Ce lieu est fameux parmi les Tartares qui le regardent comme un des plus élevés qui soit au monde, parce qu'il sort de là plusieurs rivières, qui ont leur cours du côté de l'orient et de l'occident, du nord et du midi ; c'est peut-être à cause de cette grande élévation qu'il y fait extrêmement froid. On dit qu'il y a de la glace en tout temps ; il y en avait de l'épaisseur