Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/265

Cette page n’a pas encore été corrigée

nous campâmes dans les montagnes que nous avions passées le premier juillet. Le 5 le temps fut serein tout le jour et fort froid, le vent de nord-Oued ayant toujours été fort grand, depuis que le soleil fut un peu haut ; auparavant le froid était si violent, que non seulement les ruisseaux et la terre étaient gelés, mais encore notre propre souffle se gelait en sortant de la bouche, et se prenait à la barbe, où plusieurs portaient de petits morceaux de glace qui s'y étaient amassés ; nous vînmes camper au-delà de la source du Tchikir dans une plaine, où il y avait une fontaine d'eau bonne à boire, une espèce de petit étang servit à abreuver les bestiaux ; assez proche on voyait entre des hauteurs quelques petits pins épars çà et là. Le 6 il fit tout le jour un vent d'ouest extrêmement violent et assez froid ; ce vent commença deux heures avant le jour et vint d'abord du sud, mais peu après il se tourna à l'ouest, nous quittâmes le chemin par où nous étions venus environ dix lys avant que de camper ; nous passâmes et repassâmes une petite rivière, sur les bords de laquelle nous avions campé le 28 de juin ; là nous laissâmes à l'ouest notre ancien chemin, tenant la route du mont Petcha ; depuis le lieu où nous avions campé le 28 Juin jusqu'au lieu où nous campâmes, nous fîmes seulement environ dix lys presque droit au sud, prenant tant soit peu de l'est ; le vent continua la nuit avec la même violence. Le 7 il fit tout le jour un fort grand vent de nord-ouest et d'ouest fort froid ; le matin il neigea deux heures avant le jour ; le temps fut couvert presque tout le jour. Nous fîmes 60 lys, quarante au sud-est, et vingt presque à l'est ; nous entrâmes dans les montagnes, dont la plupart sont découvertes et assez stériles ; quelques unes sont couvertes de bois, ce sont la plupart des pins. Les vallées et les gorges de ces montagnes sont pleines de bons pâturages, lesquels étaient encore verts, ce qui est une marque qu'il n'y a pas fait si froid que dans les lieux où nous avons passé depuis notre départ, où tous les pâturages étaient jaunis et desséchés par la gelée ; en effet nous vîmes qu'il n'avait pas neigé dans la plupart de ces gorges de montagnes où nous passâmes, ni même sur les montagnes voisines, jusque vers le lieu où nous campâmes, qui fut dans une vallée arrosée d'un ruisseau, à vingt lys de l'entrée de ces montagnes. Quand nous fûmes arrivés au camp, il vint un courrier envoyé par So san laoyé, qui rendait compte à Kiou keou, de la manière qu'il avait été reçu de l'empereur, et de la satisfaction que Sa Majesté avait témoignée du succès de leur négociation ; le même So san laoyé nous écrivit aussi un billet par lequel il nous faisait savoir, qu'il avait fait connaître à l'empereur, combien nous avions contribué à faire conclure la paix aux conditions que Sa Majesté avait désirées, et il ajouta que Sa Majesté nous avait beaucoup loué. Le 8 le temps fut encore serein tout le jour, avec un vent aussi violent que les jours passés, venant toujours du côté de l'ouest et prenant un peu du sud. Nous fîmes ce jour-là seulement 42 lys, à peu près entre l'est et le sud-est, toujours dans les montagnes, en suivant une vallée qui est arrosée d'un gros ruisseau